SUR LE TARMAC

thelma

Assise sur le macadam au milieu de nulle part,

le brouhaha ambiant l'accable

pendant que ces hommes et ces femmes,

téléguidés par la ligne

de leur vie, passent et l''enjambent

sans la voir.

Repus de leur inconsistance, aveuglés

par la suffisance qu'ils dégagent,

ils ne se détournent

d'elle que pour occulter sa différence

et leur indifférence.

Elle a envie de leur hurler

quel est ce monde

qu'ils ne perçoivent plus et cherche

vainement

une âme avec qui partager la vivacité

des instants oubliés.

Les mémoires sont à l'arrêt.

Les encéphales alimentés par

la routine

déambulent privés de  la spontanéité

qui  les ouvrirait pourtant sur l'indicible.

D'en bas, elle observe leurs traits

impassibles les confinant dans l'absence.

Elle ne peut que constater

leur incompétence notoire à prévoir

autrement  le chemin

qu'il leur reste à parcourir par

dénuement de sens, de temps et d'envie.

Elle aimerait réveiller ce qui meurt

partout autour et en eux.

Prenant son courage à bras le corps,

elle extrait de son âme tout ce qui la

compose pour le répandre en

mosaiques sur le pavé.

Le sol prend sa couleur,

les pas continuent

pourtant de s'activer nonchalamment

sur la route tracée  par leur individualisme.

Elle se débat contre l'indécence

qu'ils affichent,

et s'infligent en dehors de toute humanité.

Elle attend celui qui verra les couleurs

de la vie, qui sortira du négatif de la photo,

celui qui pourra la relever et lui confirmer

ce monde qu'elle ressent..

Dans ce décor qui s'étend à l'infini,

la monotonie ferait enfin place à la candeur

loin de ces  encéphales robotisés et sans émotion.

Sur le tarmac, elle ferme les yeux et

réitère tous ses voeux d'espérance pour

changer l'inéluctable. Elle attend……

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