Trois en vrac !

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I

Et les frêles dimanches
S'égrènent aux fines tranches
De rôtis découpés
Dans les plats en terre-cuite.

Sous les fleurs équeutées
Noyées en vases de grès
Des pétales s'ennuient
Et se fanent d'attendre

Un réveil a posé
Sur un coin de buffet
Son cœur qui tiquetaque,
Et bégaie des regrets.

Au sol qui s'impatiente
Du balai de paille jaune
Un chien ouvre les yeux,
Sur le soir qui s'enfuit.

La maison s'ensilence,
Un parfum de compote
S'envole sans un bruit.
Au piano quelques notes
En attendant la nuit...

II

C'est tel un souffle,
Un tout !
Un soupir.
Ce que nous attendions ou pas.
Ce qui ne devrait être qu'une minuscule chose, un minuscule instant...
Un rien en somme !
Et puis c'est là.
Et nous nous regardons...
Nous !
Tels que nous sommes,
Ces êtres insipidiants de froideur, de volupté d'être soi.
D'être quoi ?
Et nous n'avons au cœur que de simples battements...
Boum, boum,boum.
Et d'attendre que ceux-ci,
Et d'entendre que ceux-ci,
S'atténuent lentement,
En espérant qu'ils laissent, quelque part,
Un peu,
Là,
Au cœur d'un autre,
Boum boum,
Un souffle...
Boum !
De ce rien qui fera tout.

III

Elle est là,
Posée,
Telle une fleur
Qui ne s'en voudrait faner.
Comme un rayon de jour
Qui s'en vient au toujours,
Dire à ces pauvres instants
Je suis là, maintenant.
Elle est là,
Posée !
Et c'est en ses moments,
Que nous, pauvres manants,
Nous ne sommes
Que goutte de rosée...

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