Vautours

Lorsque je lis dans vos cœurs tant de tristesse et de frustration, je ne peux m’empêcher de sentir les larmes me monter aux yeux.

Certes, vos parents, n’étaient pas parfaits et n’était certainement pas impartiaux… Demandez à votre descendance ce qu’ils pensent de vous et vous constaterez que vous ne l’êtes pas plus qu’eux !

Pourtant, vous aviez la chance de les avoir auprès de vous jusqu’à la fin, jusqu’à leur fin ! Alors pourquoi vous déchirer ? Pour quelques euros et le sentiment d’avoir gagné ? Gagné quoi ? L’argent d’un mort et quelques mots par-dessus leurs corps encore chauds.

Vous devriez, au lieu de vous plaindre, avoir conscience de la chance que vous avez eue pendant toutes ces années de les avoir si près de vous !

Qui suis-je pour me permettre pareilles remarques ? Rien de plus qu’une petite fille privée d’armes devant la fratrie de sa mère qui ne cesse de se déchirer pour quelques sous et quelques pensées.

Et des quatre, il n’y en a pas un pour rattraper les autres ! Tous, à votre manière, entretenez les conflits depuis déjà tant d’années dans vos petites guéguerres sans merci au milieu desquels, bien malgré nous, nous retrouvions coincés. Pourtant, nous ne demandions rien de plus qu’un souper en famille, un moment de folie. Au lieu de ça, c’étaient messes basses et cachotteries.

Vous pensiez vraiment qu’enfants, on ne vous entendait pas médire tout bas ? Que nous ne comprenions pas que derrière vos sourires tout n’était qu’hypocrisie ?

Arrêtez donc un peu de faire les enfants et prenez en mains vos rêves de grand. Assumez qui vous êtes et cessez de hurler à l’injustice de vos parents enterrés. N’avez-vous pas encore compris que chaque enfant à ses besoins et ses envies ? Si entre vous ils ont fait des différences c’est que la nature à votre naissance en avait fait autant !

Et si au lieu de critiquer les morts vous regardiez une bonne fois dans vos cœurs, vous constateriez qu’ils vous ont simplement aimés avec leurs forces et leurs faiblesses, leur cœur et leurs maladresses.

Maintenant que vous êtes grands, ne serait-il pas temps de baisser les armes et d’aller de l’avant ? Pensez donc un instant à vos propres enfants, à leurs sentiments face à votre comportement et n’oubliez pas qu’un jour viendra votre tour… Laisserez-vous dans leurs cœurs amertume et rancœurs au point qu’à leur tour, ils deviennent vautours ? Ne préfèreriez-vous pas laisser ici bas une fratrie partageant à la place de vos sous, l’amour qu’ils ont reçu de vous ?