Vincent

Patrick Gonzalez

Un vieux texte de 2009, loin d’être parfait... Mais les couleurs sont celles utilisées par Vincent.

La toile blanche attend, il est midi déjà,
quand le soleil s'accroche au chevalet de bois.
Titubant, le voila, des flammes dans la tête,
à bout de bras, il tient, des pinceaux, la palette.
Autour c'est la Provence, mais lui ne la voit plus,
le mistral glisse autour et s'agrippe au cerveau.
De ses doigts lourds, il jette, étale sur la toile,
ciel qui tourbillonne, bleu de cobalt et blanc de plomb
à la fin de l' enfer , la touche d'outremer.
Le sang du vermillon, jaune d'or ou  cadmium,
pour les fleurs solaires, qu'il arrache au désert.
Feuilles plates, tiges longues, le vert de viridian
et son frère d'émeraude, avant le délirium.
Il rentre halluciné, fatigué et tranquille,
la toile terminée, aux couleurs qui éclatent,
dans un coin de la chambre, jetée comme un échec.
Finir, la nuit dans le vieux café d'Arles,
se noyer , enfin dans le vert de l'absinthe
et mener sa folie jusqu'au bout de l'ivresse.

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