Virtuel plaisir.

Nous nous retrouvons, 
Ton salon aux rideaux clos
un bouquet que tu avoues t'être acheté
ta boite de mouchoirs en papier
ton sourire un brin timide
tes petits bouts de phrases arrachés presque de force
et puis 
- J'ai un cadeau pour toi...
Le caleçon que tu glisses
ta queue qui coince sous l'élastique
et je souris
déjà tu bandes
déjà Lyse est ravie
ravie est Lyse.
 
Ma chambre aux rideaux clos
mon paravent marin
le soleil tamisé qui rend belle ta coquine
Je souris, t'allèche,
t'arrache quelques mots en te montrant mes seins
soulève ma jupette 
la lune emprisonnée sous un voile soyeux
sourit en verticale. 

Je me penche un p'tit peu

pour que tu vois ma faille

la soie mouillée déjà 

qui trempe le tissu. 

A genoux sur les draps

petite gourgandine

j'enlève le tissé en gestes langoureux

je regarde tes yeux

je regarde ta pine

en ôtant tous ces trucs 

qui me cachent la peau. 

La main sur ton pieu dur

au dôme sirupeux

tes doigts comme une gangue 

qui l'en serre et l'astique

tes soupirs affolés

tes apnées, tes répliques

séisme sexitant qui embrume tes yeux.  

Je murmure ton prénom

en écartant mes cuisses, 

t'offrant mon abricot

tout lisse

et tout mouillé

Ma phalange qui fouille, 

les deux doigts qui écartent

Viens mon bel Andalou

enfonce bien ton pieu. 

Des subites secousses, 

un soupir puis un cri

tu jouis dans un sursaut

en cambrant bien tes reins

je vois ton lait jaillir 

de l'épuisable source

j'entends ton cri sauvage

tu m'implores; Viens Lyse, 

Hoooo ouiiiiiiiiiiiiii viens...

Ma phalange enfoncée

taquine la capsule

le point d'où va couler

le jus de mon plaisir

et mes doigts affolés vont glisser, 

rois sublimes,

sur mon petit bouton 

plein d'électricité. 

A mon tour d'entrevoir

les cieux et leurs tourments

je tombe sur le lit comme une fleur coupée

ruisselante et criant 

je te rejoint là-haut

sur les cimes brûlantes où nichent nos envies. 

Nos soupirs d'entrechoquent 

nos sourires se caressent

nos mots en doux baisers 

viennent clore les ébats

Le mouchoir en papier efface 

avec tendresse

l'écume qui macule ton ventre de ses éclats. 

Un dernier p'tit sourire

un baiser viruel

un "merci" murmuré 

d'une voix rauque encore

nous retournons repus à nos vies matérielles

ce souvenir planté et palpitant encore.