A elle...

L'aube n'a pas encore pointé le bout de son nez rose : sérénité.

Je comprends ses rêves car les miens naviguent en parallèle, sur un bateau qui côtoie le sien…

L'envie de communiquer me prend à présent, sans crier gare. Faire taire cette jalousie ridicule. Partager ses émotions, devenir sereine en dégustant ses mots, me rendra plus forte encore. Je ne veux plus me torturer pour des rêves impossibles.

Souffrir plutôt qu'une eau trop fade à boire est parfois intenable. Se brûler au feu de ses fantasmes laisse une cicatrice indélébile, mais avec elle, je savoure les mots. Ils arrivent en cascade, en tempête, et pourtant ils m'apaisent. Ses envies, ses désirs, ses attentes sont miens.

C'en est fini, bien fini de ces pleurs rentrés, tortures intempestives, je ne suis plus douleur, rien ne naîtra plus de ces tourments stériles. Ma tristesse a fondu comme neige au soleil.

Mon cœur serait-il devenu sec à force de trop de peines ? Non, il se protège, comme il s'est toujours protégé lors de deuils insoutenables. Question de survie pour lui !

L'aube, tout doucement, s'est éveillée…