A l’ombre des forêts.

Dans ce val solitaire et sombre,

Le cerf qui brame au bruit de l’eau,

Penchant ses yeux dans un ruisseau

S’amuse à regarder son ombre.

Un froid et ténébreux silence

Dort à l’ombre des ormeaux,

Les vents battent les rameaux

Dans une confuse violence.

La chasse attire, les hommes,

A l’ombrage de ces forêts,

Tendent ici et là, des rets,

Et le cerf s’enfuit dans l’ombre.

Jadis, au pied de ce grand chêne,

Presque aussi vieux que le soleil,

Venaient, dormir sous la voute du ciel,

Des amoureux, pleins d’innocence.

Les bêtes sont dans leurs tanières,

Qui frissonnent, aux bruits des armes,

Tremblotent à la moindre alarme,

Ainsi que le faon sous sa mère.

Puis le jour se meurt, un frémissement

Infime, agite le bocage, la faune s’ébroue,

S’éloignant, les chasseurs, demain, en joue

Remettrons, avec leurs chiens, et les aboiements,

La lune éclaire la clairière,

Dans le cristal du ruisseau

La biche, son faon, de cette eau

Ainsi que le cerf, se désaltèrent.

Les vents qui ne peuvent taire,

Ne veulent écouter ces bruits,

Pour ce qui se passera, cette nuit.

Car pour nous, tout est mystère.