Au gré des vagues

Sur la plage de ma mémoire, je chemine.
Çà et là se sont échoués des souvenirs,
Fragments de vie inanimés sans avenir,
Altérés par les ans à la douce patine.

Ils sont tissés de cette étoffe diaphane,
Fragiles et pâles comme brume en été.
Leurs contours altérés, tout en légèreté,
Racontent comment le temps, toute chose fâne.

Des regrets chagrins que le ressac raccompagne,
Persistent toutefois, imparables récifs,
Où ma mélancolie, pointillés corrosifs,
Blesse mon âme, quand la nostalgie la gagne.

La mer enlace le ciel de ses bleus turquoise.
Ils se confondent, luminescent horizon
Qui habille ma vie, saison après saison,
De satine, tel le velours de la framboise.

La clepsydre s'écoule au rythme des marées.
La paix revenue chasse orages et tourments.
L'amour retrouvé, le plus puissant des ferments,
Teinte l'écume de nos rêveries moirées.