Baise-en-ville

mat_lartnak

Dans mon baise-en-ville,
j'ai mis un Tancarville
pour les fois où je sèche.
J'y fous pas mes vêtements,
moi j'y scotche mes textes
pour qu'ils se sèment au vent.

J'ai laissé choir de mon séchoir,
les idées tristes, les idées noires
mais j'ai gardé les idées folles,
celles qui filent sans camisole.
Qui me ramassent quand je m'affale
et font les rêves quand elles s'affolent

Dans mon baise-en-ville
Y'a mes espoirs en accroche-coeur,
mes envies de vivre à cent à l'heure.
J'y fous mon trac, J'y vide mon sac
et j'oublie pas mon manque de tact.

Dans ma ptite mallette
j'y met des pinces à linge
pour pas tomber du fil
quand j'remue mes méninges.
Y'a d'la sueur et des larmes
dans des souvenirs de femmes.
J'y fous même mes cauchemars
quand j'me réveille en nage.
J'y enfouis mes mensonges,
j'en fais de beaux messages
pour qu'ils rongent ma rage
dans la sagesse d'un songe

Merde, c'est quoi la suite!
Je sais plus,
heureusement...
J'ai mon tancarville
pour les fois où je sèche.
J'y fous pas mes vêtements,
moi j'y scotche mes textes
pour qu'ils se sèment au vent

Dans mon fourre-tout,
y'a de l'eau de rose, des ego trips,
de la prose, de l'éthylique,
de l'absurde et du prophétique.
Y'a des tas d'trucs à partager,
Faut les offrir, les propager.
Y'en a tellement que ça déborde,
faut qu'j'vous en donne dans le désordre :
“Toujours en quête d'un truc sympa à balancer sans stylo et sans peine, comme un coiffeur qui t'couperai les cheveux sans ciseau et sans peigne - J'suis un encéphalopode! c'est un mec qui s'entraîne d'arrache-pied pour marcher sur la tête - Cherche pas j'suis inaccessible, j'suis l'arc la flèche et la cible - Je n'me souviens déjà plus comment tu étais avant moi, J'suis en train d'oublier comment tu étais avec moi, Ton odeur dans les draps, ton odeur dans mes bras”
Ahh! Ca fait du bien!

Dans mon attaché-case, j'y fais jamais le ménage.
Pour que chacun s'y sente à l'aise, y'a du bordel à chaque étage,
des baleines en bocal et des pandas géants,
des oiseaux, des méduses et puis des cerfs volants.
Y'a un enfant qui pêche des cosmonautes boudeurs.
Y'a des coeurs en bouture, des bouquets de couleurs.
Y'a des ancres de plumes qui s'arriment dans les airs
pour que mes rimes s'allègent à la douceur d'un vers.
Y'a des ancres de plumes qui s'arriment dans le ciel
pour que mes vers se parent de la douceur du miel.

Dans mon baise-en-ville,
j'y fous pas mes vêtements,
moi j'y scotche mes textes
pour qu'ils se sèment au vent.
Qu'ils sortent des coulisses,
essaiment aux 4 vents,
que quelqu'un s'en saisisse
et s'en fasse un auvent,
un abri protéger pour rêver tranquillement.

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