Chacun mène sa barque

mat_lartnak

J'muris mes rimes

Dans la rumeur des rues

J'rame,

Parfois même j'ai des remords

Remarque,

Chacun mène sa barque

Eunuque ou énarque,

La vie imprime sa marque.

Le mors aux dents

On traine sa remorque,

De rames en rames

On s'en moque,  

Sérieux c'est glauque,

-Elle est où l'époque?-

De métro en métro

Le passé dans l'retro,

On rétrograde.

De soi-disant bergers mènent la harde

Et chacun suit ses propres ordres.

Y'a ceux qui sont forts et ceux qui sont fiers

Ceux qui ont tort et ceux qui sont fermes

Y'a ceux qui sont fins et ceux qui s'enferment

Ceux qui s'endorment et ceux qui s'enterrent

Les foules se défoulent dans des défilés,

Des gens floués tentent de se renflouer

Dans un flot d'info un peu flou,

Dans un monde un peu fou

Fait de flux diffus et d ‘refus.

On accuse la jeunesse de s'en foutre

D'faire des conneries pour s'défouler.

Ce faire respecter c'est d'l'art

C'est chacun pour sa  poire

On essaie d'avancer

Mais trop souvent

On s'casse le nez,

On s'casse les dents,

On casse les gens,  

On s'casse les jambes dans l'canapé.

On essaie bien d'remarcher avec une canne-épée

Mais on n'est pas prêt d'gambader sous la canopée.

Y'a ceux qui sont mort et ceux qui sont ternes

Ceux qui sont gores et chacun son tour

Ceux qui sont blêmes et ceux qui s'en blâmes

Y'a tes semblables et ceux qui subliment

Ceux qu'ont du bol et ceux qu'ont du bide

On use nos soupirs

Dans des sourires forcés.

On force les serrures

À faire tourner nos pênes.

On s'étonne, on se noie,

En automne on se broie

Et l'on plie et l'on ploie

Sous le poids de ses tonnes de soi

On trahit nos passions

On clôt les horizons

On parque nos rages

A consumer nos peurs

On se trompe d'essence

A chaque instant

On croit craquer

Mais jamais on ne cède

Toujours en équilibre

sur une corde raide

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