Comme sur les yaourts.

rafistoleuse

C'est comme une étiquette dans le dos, ça gratte. Mais tu l'enlèves pas, parce que t'arrives jamais à tout bien enlever. Les ciseaux mâchent et ça fait un truc tout moche. Et même si y a que toi qui le voit, que toi qui le sait, t'as pas envie. Alors oui, y a une solution. Tu prends le temps de la découdre complétement, sans faire de trou, sans tout bousiller. Mais qui le fait ?

C'est comme ça que tu me manques. Comme une étiquette qui démange. Parfois je la sens, parfois je l'oublie. Quand je l'oublie longtemps, et que ça revient, je sais jamais si je suis enragée que cette sensation soit revenue, ou qu'elle soit partie si longtemps.

Les armes, le sang qui coule, ça n'a jamais été mon truc à moi. Ton absence n'a jamais été un poignard, ça aurait été plus percutant. C'était pas violent. C'était vicieux. Un cercle, évidemment.

Je savais pas si j'avais le droit que tu me manques. Tu vois même la grammaire française a un doute, ça sonne moche. Parce que ça l'est.

Tu me manquais comme quelqu'un qui allait revenir. Comme une douleur chronique à laquelle on s'habitue. Mais tu me manques de moins en moins pareil.

Comment est-ce qu'on arrête d'attendre ?


Je voudrais une date limite.


Comme sur les yaourts.

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