Il suffirait d’un rien

Patrick Gonzalez

Peinture Serge Marshennikov

Lorsque le temps s'étire, zèbre l'âme de rides,

opaque les yeux secs au rideau des paupières.

Quand le cœur devient sourd, passe la marche arrière,

ne reconnait plus rien, s'égare apatride.

C'est l'hiver annoncé, le givre sur nos lèvres,

qui oublie de briller, efface tous nos rêves.

 

Il suffirait d'un rien,

D'une aube moins amère, d'un parfum oublié,

de ce pâle soleil qui frôle enfin la chair,

cette bouche effleurée, un soupçon de dentelle,

pour ressusciter, au désir, à la fièvre,

à cette envie d'aimer, qui défroisse nos ailes,

puis s ‘en va voleter aux lumières charnelles.

 

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