''Jamais personne ne t'aimera comme je t'aime''
enzogrimaldi7
Come gentle night, come loving black brow'd night give me my Romeo and when he shall die, take him and cut him in little stars and he will make the face of heaven so fine that all the world will be in love with the night. Shakespeare Romeo and Juliet
Pan aime Echo qui n'a d'yeux que pour Narcisse. Narcisse s'aime lui même. Tu m'aimes, je te fuis car j'en aime une autre qui a quelqu'un d'autre en tête, cet inaccessible champion de tennis, qui, lui même, a son intouchable égérie. Qui parle de mise en abîme?
As-tu ton plan pour les vacances? Tu voulais le beau Bob, tu t'es rabattue sur le piètre Michaël. L'idée étant de ne surtout pas être seule, quitte à jouer la comédie tout un été voire plus si l'automne s'annonce maussade, autant jouer les prolongations…
Deux ans à peine, ou déjà, et tu commences à regarder ailleurs. Dérouté par l'arrivée de l'été et ces nudités qui s'affichent. La jolie Hanna ne te suffit pas, le besoin de conquérir Annabelle est le plus fort, même si elle est moins belle, qu'importe si l'ego reçoit sa dose de satisfaction ‘séductoire'.
Je pense à toi dans ta misère, toi qui ne peux oublier cette parfaite lune taille 36 que tu croyais tenir solidement entre tes mains et qui s'est échappée, histoire de fuir le bonheur de peur qu'il ne disparaisse.
La fin d'année est là et tu te dis, toi le solitaire, qu'au bout du compte, ce n'est pas plus mal d'être libre. L'amour c'est contraignant. Tu iras faire de la plongée tout seul avec la liberté de rêver à une belle sirène.
Pour toi le bourrin j'ai le bon plan: club med et tentative de coup double dans le jacuzzi débordant d'une année pleine de frustration. Le soir, musique farcesque: les statistiques sont formelles, la danse music rapproche plus que Mozart, n'en déplaise à ceux qui continuent à se masturber sur Dumas plutôt que sur Playboy.
L'important est de paraître ou de faire en sorte d'être trop occupée pour t'accorder un rendez-vous à toi qui me branches depuis six mois. De toute façon tu ne m'intéresses pas car tu t'es dévoilé, c'est trop facile. En plus on bosse au même endroit, tu me rappelles trop la routine, non tu ne m'auras pas, c'est ainsi.
* * *
Ton nombril est une belle coupe arrondie où jamais le vin ne manque. Ton ventre est une vallée de blé entourée de lys, tes seins sont des grappes de raisins murs, ta bouche a la douceur de la pomme. Jamais personne ne t'aimera comme je t'aime. Once upon a time in America. Sergio Leone
Tout ne serait donc plus que paillettes, étincelles et flamboiements. Pourtant dans le cadre d'une vraie rencontre, quand se colle sur la rétine l'apparition virevoltante d'un être de chair et de sang, c'est d'abord la vision qui nous séduit. Puis vient le temps de se parler.
Et c'est la teneur de ce que l'on va se dire qui va, non seulement sceller une rencontre, mais la porter au plus haut. On sous estime le pouvoir du langage. On s'aime d'abord toujours par les mots. La voix est le premier organe du désir.
Et puis il y a les écrits. Certains échanges ont marqué l'histoire de la littérature. Les lettres d'Alfred de Musset à George Sand ou la correspondance Camus-Cazarés sont passées à la postérité.
Depuis, le cinéma a pris le relais, mettant en scène des dialogues destinés à empreindre des personnages et transcender une histoire, que ce soit dans ''Il était une fois en Amérique" ou, ici, ''Possession'', de Neil Labute:
Henry Arthur Ash :
‘' -Je n'oublierai pas la première vision fugitive de votre silhouette telle qu'elle était, illuminée par les miroitements du soleil. J'ai rêvé chaque nuit de votre visage et traversé les paysages de ma vie au rythme de vos écrits qui résonnaient en moi.
Christabel Lamott :
-Jamais je n'oublierai notre lumineuse progression l'un vers l'autre. Jamais je n'ai ressenti une telle concentration de tout mon être. Je ne peux vous laisser me brûler, monsieur, et je ne peux vous résister. Un simple mortel ne peut se tenir dans les flammes sans s'y consumer.
Au fil du temps, l'(in)humain a mis en place des mécanismes de défense. Traumatisés par les sacrifices fictifs ou bien réels de Juliet Montague, Jeanne Hébuterne ou Gabrielle Russier, l'idée est d'éluder coûte que coûte la passion destructrice, quitte à réduire la relation à une sorte de partenariat de bas-étage. Papilloner a du bon. Mais sous des apparences de lâcher prise, se cache un savant dispositif du contrôle de soi.
Dénégation, contre-investissement ou refoulement, tout tend vers l'évitement, un réflexe de survie, propre au pilotage, appliqué au psychisme. Le résultat, édifiant, annihile la transcendance qui, elle, relève de ce que l'on ne maîtrise pas. Qu'est ce qu'un amour, qu'est ce qu'une vie, sans transcendance?
2005
L'amour impossible... permet de créer les plus belles oeuvres. Le quotidien ronge l'amour même avec vos petits riens... Refaire pétiller avec des bulles de transcendance ou aller pétiller ailleurs...
· Il y a plus de 3 ans ·sophiea
Tout à fait. Mais combien y a t il d'êtres qui nous font pétiller vraiment? Les cherchons nous vraiment? Les mérite t on? Pour la plupart, ça n'arrive jamais. Et pourtant il existe bien quelqu'un qui a tout pour vous faire sauter au plafond. Mais pour que ça marche, il faut aussi faire sauter cet(te) autre au plafond....
· Il y a plus de 3 ans ·enzogrimaldi7
Oui
· Il y a plus de 3 ans ·sophiea
très beau texte
· Il y a plus de 7 ans ·shalimar
J'aurais pu aller un peu plus en profondeur charnelle. Mais, chaque chose en son temps. Merci pour votre passage.
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
Moi, je préfère la passion destructrice .
· Il y a plus de 7 ans ·Un Amour intense , absolu ou rien .
Merci pour cette prise de position forte et courageuse !
magie-bleue
https://youtu.be/D5vnE3zD-DU
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
Les vampires me font peur ....
· Il y a plus de 7 ans ·Seriez-vous Dracula ?
magie-bleue
Ceux qui sont capables d'aimer come Dracula font toujours peur. De cet absolutisme là je me réclame. En ce sens oui, je veux bien être lui. Et vous, qui êtes vous?
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
L'Amour absolu , j'en rêve aussi .
· Il y a plus de 7 ans ·magie-bleue
Aime-t-on vraiment l'autre ? ou l'image que l'on s'en fait ?
· Il y a plus de 7 ans ·soi- même à travers lui ?
yseult
Quand on voit votre avatar on a envie de s'appeler Tristan. Mais qui se cache derrière ce joli loup?
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
Tristan et Yseult ... Amour fort , absolu comme je les aime ..
· Il y a plus de 7 ans ·D'où mon pseudo .
yseult
Qui est votre Tristan?
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
Ça me donne envie d'écrire.
· Il y a plus de 7 ans ·unrienlabime
Merci pour le complément. Pour quelqu'un qui écrit ce n'est pas peu dire.
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
D'ailleurs c'est fait.
· Il y a plus de 7 ans ·C'est différent mais le fond est le même.
Merci
unrienlabime
Je venais juste de voir comme par télépathie. Superbe.
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
Oui j'ai vu.
· Il y a plus de 7 ans ·Sourires
unrienlabime
Je n'ai rien à rajouter aux commentaires précédents qui sont très justes. Aimer une image ou aimer un être pour ce qu'il est ... l'on apprend avec le temps.
· Il y a plus de 7 ans ·daniel-m
On passe toute une vie à déjouer des imposture.
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
C'est existentiel... Moment très difficile d'une vie où l'on se trouve à la croisée des chemins. Choisir sa vie : sa prison dorée ou son chemin de croix. Ecouter son horloge biologique, s'y fier ou endosser le visage de l'homme faussement libre...
· Il y a plus de 7 ans ·Sy Lou
Bien vu. Et vous avez choisi?
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
A-t-on vraiment echoix ? La liberté existe-t-elle ?
· Il y a plus de 7 ans ·Sy Lou
Un beau texte, qui soulève une question essentielle à mes yeux... Courir le risque de vivre réellement, profondément, viscéralement, ou choisir de jouer la pub de la vie, d'en être une vitrine de bonheur poli et laqué pour qu'aucune aspérité ne déborde?
· Il y a plus de 7 ans ·damephoenix
Bien vu. '''une vitrine, un bonheur, poli, laqué'':: le champs sémantique du cercueil non biologique.
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7
Et bien sur le film Blade Runner adaptée d'un nouvelle de Philip K. Dick écrit en 1966 : "Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?"
· Il y a plus de 7 ans ·Marcus Volk
"Ton nombril est une belle coupe arrondie où jamais le vin ne manque" : Livre "le Cantique des Cantiques", 7:2
· Il y a plus de 7 ans ·Réflexion intéressante.
Marcus Volk
Merci.
· Il y a plus de 7 ans ·enzogrimaldi7