Je veux ton Q, ton X, tes Y...

J’ai faim de courbes, de courbatures

D’un derme tourbe sous ma peau dure

De tes parfums aux corps chauffés

D’impératif dans tes baisers

J’ai faim de fièvre et de myélite

D’un air moins mièvre et qui crépite

De chairs de poule et de caresses

Des yeux qui roulent à la grand’messe

J’ai manque de cire et de sueur

De crampes, de spores, de morts mineures

De tes yeux clos, bouche entrouverte

De ton corps chauds aux huiles offertes

J’ai faim d’oubli, de liberté

De voies friponnes sous l’oreiller

De lèvres avides, de langue experte

De tes ondines qui veulent ma perte

J’ai faim d’amour, de cœur qui lâche

Que tu détendes ces attaches

De lits obliques, de diagonales

De puits tantriques et de tes râles

J’ai manque de toi, de tes velours

De ces alcools qu’autre savoure

Des demi-lunes et des collines

Qu’à l’improviste j’imagine

Je veux ton Q, ton X, tes Y

Comme préambules à tes îles grecques

Tes mœurs eaux troubles aux non formels

Qui sonnent surtout de oui charnels

Je veux ton Q, ton X et tes Y

Tes cuisses impudiques aux bois de tek

Et si je suis vulgaire, pardonne-moi

Je suis une marionnette au souffle las.

J’ai faim d’extases et de frissons

D’un ventre hanté de papillons

De tes hanches sculptées pour mes mains

De la douceur de tes seins

J’ai faim de tes monts et merveilles

De tes bas-reliefs que je veille

De tes interdites permissions

Des creux, des bosses, de tes vallons

J’ai manque de ça et des après

De nos huit membres enlacés

De l’apaisement et du sommeil

Collés, mêlés jusqu’au réveil.