LA BEAUTÉ DE LA SINUSOÏDE (concours biographie)

Derrière un tel titre pourrait se cacher un intéressant article scientifique… que je n’écrirais pas. Il s’agit plutôt d’une réflexion sur ma vie. Je ne tenterais pas d’avoir la prétention de Rousseau, même si l’exercice pourrait y pousser.

J’ai toujours oscillé entre deux extrêmes : le firmament et la Terre-Mère. Cette binarité oxymorique, cette attraction des contraires, je la sens comme faisant partie intrinsèque de moi. Ne pas réussir à choisir entre ciel et terre, perdu dans cette marelle cosmique, avancer, reculer à cloche-vie sans jamais arriver au but…

Je suis né en 1978 de la rencontre entre une bretonne très terrienne et un antillais, insulaire pur sucre. Déjà un grand écart culturel. Mais dès l’enfance, l’hésitation des extrêmes se dessinait à travers mes passions : l’astronomie et l’archéologie. Passer des heures à regarder le ciel, à se perdre dans son immensité et sa beauté. Gratter la terre pour chercher des réponses sur le passé.

Probablement des questions informulées voulaient-elles être résolues ? Peut-être aussi que cette quête ressemblait à une fuite dans l’imaginaire. Le monde contemporain me dégoûtait, quand il ne m’angoissait pas. Aussi, dès 8 ans, je passais d’interminables heures aux côtés de héros imaginaires, entre forces cosmiques et pouvoirs de Gaïa.

L’âge ingrat scella une deuxième dichotomie dans mon être : l’oscillation Ciel/Terre se doubla d’une division personnelle. Pendant que mon être social grimperait vers les « sommets » universitaires, mon moi écrivain s’enfoncerait dans les Enfers de l’oubli. Merci à toi, paterfamilias. Après réflexion, être professeur était la voie permettant à ma partie artiste de rester proche du conscient tout en jouant l’Arlésienne.

Cette séparation aurait pu être irrémédiable si un tremblement de terre sentimental n’avait libéré le génie de l’écriture de sa gangue minérale. J’ai retrouvé mon double à la plume. Une rupture de cœur scellait un renouveau d’esprit.

Depuis deux ans que j’ai réuni les deux parties de ma vie, l’équilibre s’est fait. Chercher les rêves et les idées dans le cosmos de l’esprit, les pierres précieuses, même les scories dans le tréfonds du cœur humain et les polir par les mots, voici mon but, voilà ma tâche.