La comtesse se meurt

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Et de ses longs doigts fins s’envolent

Quelques pétales multicolores

Qui saluent en frôlant le sol

Le doux parfum de cette aurore.

Des oisillons piaffent aux nids

Loin en forêt sonne le cor

A la chapelle le pain béni

Emplit la coupe ciselée d’or.

Aux basses-cours des métairies

Canards et poules vont et picorent

Les faux s’ébattent vers les prairies

Les chevaux mâchonnent les mors.

Les enfants courent par les étages

Semant des rires frais et sonores

On leur quémande d’être sages

Point de souci, ils rient plus fort.

La main n’est plus à l’accoudoir

Qu’une ombre grise bracelée d’or

Qui au silence du boudoir

Décline la vie, accueille la mort.

Et de ses longs doigts fins s’envolent

Quelques pétales multicolores

Qui saluent en frôlant le sol

Le doux parfum de cette aurore.

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