La lande

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Sur la lande, du vert tendre qui cède, le vent ceinture les horizons. Ma peau s’allonge et tire sur le vallon de puits qui songe.

Si j’entends le souffle de la flûte, je vais flancher trop vite et tomber sur la terre.

Si je cours, je vole et mes lèvres caressent les larmes qui sourient.

Sur la lande, dans le silence clair des arbres rescapés, je couche mon corps immense aux portes des passages.

Si j’entends les sifflets des foules arrogantes, je glace mes ourlets et ferme mes regards.

Si je vole, je cours et mes larmes sourient sur ma bouche barrée.

Sur la lande, au loin, avance des ombres molles et mornes, elles taillent dans les herbes des estampilles moites où mes pas n’iront pas.

Si je ne voyais pas, je ne pourrais pas dire et retrouver les vents qui balisent la lande pour m’y fondre, y rester et ne plus jamais fuir.

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