Le cri que je garde
inta
Les eaux serpentent et l’ocre des pierres dormantes blesse ce qu’il me reste de regard.
Je ne suis que l’arbre planté trop tôt, sur un sol trop meuble, sur une terre de marécage.
De mes racines vertes, je défais lentement les nœuds, me délie des attaches.
Je ne veux plus savoir ce qui m’a posé là, je ferme mes feuillages.
Et pourtant, c’est moi qui crie plus fort que les oiseaux scellés. J’ai dans ma gorge un hurlement, toujours le même, qui me fait revenir à ce que je refuse, aux chagrins impossibles, à ce vouloir toujours, encore plus.
J’ai, dans ma gorge, un cri qui ne vient pas, une alerte sauvage que je garde coincée parce que rien n’est ainsi, pas aussi fort. Parce que rien n’est si fort que ce cri que je tiens tout au fond de ma gorge.
les arbres sont aphone, et c'est le vent qui nous fait les entendre...
· Il y a presque 14 ans ·gandalf989
Il n'est pas de plus fort cri que celui de notre Âme ...
· Il y a presque 14 ans ·Un cri puissant dans un silence immortel ...
archangelia
écrit qui crit...le végétal qui fougère la description me parait, aussi, répondre au cri si retenu du chant (qui mue ce cri en harmonies)...
· Il y a presque 14 ans ·gun-giant
J'entends ce cri déchirant. J'adore particulièrement la toute première phrase Inta. C'est très beau.
· Il y a presque 14 ans ·bibine-poivron
Ce cri, je le garde...
· Il y a presque 14 ans ·pointedenis
Superbe
· Il y a presque 14 ans ·lapoisse
A l'ombre de mon silence, mon cri murmure ton magnifique poème...
· Il y a presque 14 ans ·leo
Poèsie hermétique, magique.
· Il y a presque 14 ans ·.