LES LENDEMAINS QUI CHUINTENT

Pascal Germanaud

LES LENDEMAINS QUI CHUINTENT

 

Nous n’avons plus le temps

De nous voir en cachette

Nous n’avons plus vingt ans

Les doigts sur la gâchette

Nous n’avons plus d’étang

Pour allonger nos jambes

Nous n’avons que du vent

Et des dettes qui flambent

 

Il y a des lendemains qui chuintent

Comme une bouilloire en attente

Inélégantes mains qui suintent

Avant d’actionner la détente !

 

Nous n’avons plus le temps

Pour un brin de causette

Ils sont loin nos vingt ans

Moi Tarzan, toi Cosette

Nous n’avons plus autant

Le sourir’ tropical

Car nous avons les dents

Plongées dans un bocal

 

Il y a des lendemains qui chuintent

Comme une bouilloire en attente

Inélégantes mains qui suintent

Avant d’actionner la détente !

 

Nous n’avons plus l’élan

Pour courir la vachette

Devenus indolents

Face aux pierr’s qu’on nous jette

Nous n’avons plus vingt ans

Mon amour, tu sais bien

Nous n’avons plus le temps

Un index sur le chien

 

Il y a des lendemains qui chuintent

Comme une bouilloire en attente

Inélégantes mains qui suintent

Avant d’actionner la détente !

 

Nous n’avons plus le temps

Tout s’fait à la sauvette

Et passent les printemps

Un peu à l’aveuglette

Nous n’avons plus les champs

Pour fuir à toute bride

Le regard des méchants

Qui perfore nos rides

 

Il y a des lendemains qui chuintent

Comme une bouilloire en attente

Inélégantes mains qui suintent

Avant d’actionner la détente !

 

Nous n’avons qu’ nos séants

Menés à la baguette

Pour rêver d’océans

Pour rêver de guinguettes

Nous n’avons plus vingt ans

Entends-tu ? Ma sylphide

Profitons de l’instant

Le barillet est vide !

 

Il y a des lendemains qui chuintent

Comme une bouilloire en attente

Inélégantes mains qui suintent

Avant d’actionner la détente !

 

 

                                           Le 8/02/11.

                                                             Pascal GERMANAUD

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