L’expo Cartier-Bresson, quartier beaubourg.

Je ne commenterai pas ici les qualités d'un photographe connu et reconnu dans le monde entier. Henri, et son oeil hors du commun, son immense culture graphique, sa capacité à figer l'instant intense, son sens du fond, et ses fonds pleins de sens.

J'ai simplement envie de vous donner l'envie... d'accepter de patienter deux heures, qu'il pleuve, qu'il neige ou qu'il vente pour le plus grand bonheur de vos pupilles.

500 clichés. Ce n'est pas une, mais plusieurs expositions. Cette débauche d'images c'est à la fois un voyage dans le temps, sur les continents et dans le coeur des hommes, leurs quotidiens, leurs douleurs, leurs regards. Un voyage, figé, qui paraît par moment si lointain qu'on pourrait dire jadis. C'est un témoignage total de la traversée d'une époque et de son humanité. L'afrique, l'Asie, la Russie, l'Europe... Quel globe trotter, lui si frêle et si penaud lorsqu'il fait le clap pour Renoir. L'Afrique aux joues noires sous le joug des blancs, la Russie rouge communiste, la chine hors du temps. Il y a ces photos terribles de miséreux avant qu'on ne dise SDF, cette thématique de l'homme et la machine absolument réjouissante de pertinence, son époque surréaliste aux clichés improbables. Les crises financières et leurs drames, les clichés potaches ou l'on se dit que vraiment, « quel oeil, quel pot d'avoir été là, ce jour là, à cet instant précis». A force de baigner dans cet océan de grains teintés de gris, ce noir et blanc qui s'intensifie au fil des ans, se peaufine sans esthétique gratuite, on en vient à philosopher sur tous les sujets. Ce ne sont que des photos, pourtant elles nous parlent, elles nous montrent, jamais elles ne se taisent. On pleure, on rit, on s'émerveille, on souffre, on se révolte, on s'appitoie, on aime, on déteste, on apprend. Tous ces ressentis vivent en nous comme ils vivent dans chaque prise de vue. On en ressort joyeux, bavard, philosophe, même après l'attente. On n'a qu'une envie, prendre son appareil et shooter dans tous les sens parce que finalement, le monde est beau.

Christophe Paris.