Louis Pasteur?

Louis Pasteur?

Est-ce bien la peine de parler de lui tant son œuvre est connue de tous dans le monde entier?

Ce bienfaiteur de l'humanité n'a pas besoin d'un panégyrique supplémentaire dans ces modestes lignes.

Non!

Tout le monde sait que c'est Pasteur qui a inventé les microbes, avant lui, les gens vivaient tranquilles, ils avaient déjà assez à faire avec leurs poux et leurs puces, alors des microbes en plus... à d'autres!

Tout le monde sait que c'est Pasteur qui a inventé la rage, avant lui, les gens étaient plutôt mous et indécis, depuis ils ont la rage et c'est pour ça qu'on est obligé de les piquer... (cela s'appelle la «vaccination»).

C'est aussi Pasteur qui a inventé le lait pasteurisé demi-écrémé, et le beurre pasteurisé aussi...

Et non content d'être un inventeur ayant fait la fortune des crémiers, Pasteur fut aussi un grand bâtisseur, on lui doit en effet un nombre considérable de boulevards et de lycées...

(Moi-même j'ai habité à Clichy Sous Bois, boulevard Pasteur...)

Son œuvre est tellement connue, tellement immense que cela ne servirait à rien de la rappeler ici..

Par contre, il me semble bien plus utile de parler de Louis-Auguste Chouignard, biochimiste, physicien, mathématicien, inventeur, né à peu près à la même époque que Pasteur et dont l'insatiable (et incurable) curiosité n'eut de cesse de s'exercer tout au long d'une carrière aussi prolifique que discrète...

Je parlerai donc ici de ce génie qui lui aussi avait la rage...la rage de découvrir, d'expérimenter toutes sortes de choses aussi variées qu'incongrues...

Autodidacte, mais surtout vélodidacte (puisqu'il pratiquait régulièrement la bicyclette), c'est lui qui inventa le vélo à remonter les côtes, invention qui avait hélas un défaut rédhibitoire, l'engin était incapable de redescendre les côtes...(enfin, les pentes...car je ne sais pas si vous avez remarqué, mais une «côte» devient une «pente» si on la descend, alors qu'une «pente» devient une «côte» lorsqu'on la monte... Oui c'est un peu compliqué je sais...)

Les cyclistes boudèrent donc cette invention, jugeant qu'avoir un vélo pour grimper les côtes et un autre pour les redescendre était onéreux et peu pratique...

Par contre, son peigne à coiffer les chauves connut un certain succès auprès des coiffeurs, surtout des coiffeurs myopes d'ailleurs...

Alors que Pasteur commençait à battre en brèche la vieille théorie de la génération spontanée, Louis-Auguste lui, y croyait dur comme ferme...

C'est ainsi, qu'au cours d'une de ses expériences il laissa fermenter ensemble un vieux Livarot et des rognures d'ongles ayant appartenu à Sarah Bernard. Et ce qui devait arriva arriva, le Livarot se mit à chanter...

Fort de cette expérience, il fit fermenter ensemble toutes sortes de choses...

En laissant fermenter des coquilles d'œufs avec du chocolat, il obtint les premiers « Kinders surprise»...

Faisant macérer des bigarreaux avec un vieil alsacien imbibé de schnaps, il inventa les cerises à l'eau-de vie...

Mais le mieux c'est quand il fit se décomposer un sénateur avec un pneu de camion, cela donna du caoutchouc vulcanisé...C'est depuis ce temps d'ailleurs que les sénateurs sentent tous un peu le caoutchouc brûlé...

Évidemment, cette théorie de la génération spontanée, croire que la vie pouvait naître de la seule décomposition de matières minérales, végétales ou animales, sans être lié à une forme de vie déjà préexistante (les micro-organismes dont on ignorait évidemment totalement l'existence), était séduisante...

Les travaux de Pasteur avançaient à grand pas, les partisans de la génération spontanée se faisaient de plus en plus rares, malgré les controverses lancées de ci de là...

Pasteur déposa alors son célèbre brevet sur la «pasteurisation»

Louis-Auguste, qui talonnait de très près le Maître, ne voulut pas être en reste et lança la «Chouignardisation». Un procédé révolutionnaire qui permettait d'accélérer le processus de pourrissement des aliments. Personne n'en voulut!

Il se peut qu'un jour ce procédé trouve quand même une application pratique...mais j'en doute...

Pour défendre un peu la mémoire de ce noble inventeur, disons qu'il avait des idées fulgurantes, mais, contrairement à celles de Pasteur, peu adaptées à la réalité...C'est probablement pour ça qu'il est tombé dans l'oubli le plus total, oubli dont je le sors aujourd'hui un peu par ces lignes...

Mais sa contribution majeure à la Science fut certainement son vaccin contre les cors aux pieds... Pour son malheur, la corporation des pédicures fit tout pour que ce vaccin ne soit jamais commercialisé...

Incurable curieux, curieusement et furieusement insatiable de découvertes, c'était une lumière, une lumière qui s'est éteinte le 31 septembre 1895, trois jours après la mort de Louis Pasteur.

Et c'est dans sa tombe que Louis- Auguste Chouignard put enfin vérifier si les asticots naissaient spontanément, ou bien si c'était pas plutôt des microbes ou des saletés comme ça qu'on avait déjà sur soi et qui nous bouffaient de l'intérieur...

Vous y croyez-vous à ces histoires de microbes?

Moi, personnellement, je n'ai jamais vu un microbe de ma vie, ils ont bien essayés de m'en faire voir un jour au lycée, mais j'ai attrapé une conjonctivite en regardant dans leur microscope...

Enfin, si Pasteur l'a dit, c'est que ça doit être vrai...

Et puis, quand même, ils n'auraient pas créer un Institut, rien que pour regarder des trucs qui n'existent pas...