Ma lutte contre l'obssession

Depuis toute petite, je suis d’une anxiété surhumaine. Oui oui, une sorte d’humanoïde programmée pour être terrifiée par le moindre bruit du dehors et par la moindre pensée me venant à l’esprit. Mes peurs, devenues obsessionnelles, me causent parfois quelques tracas. Je devrais plutôt dire que ces saloperies me bousillent la vie. Petite, avoir peur du noir, du vent, des clowns, des poupées et maintenant, à dix huit ans finis, de l’amour, de la vie, de grandir aussi. Comment est- il possible d’avoir peur comme cela ? D’avoir peur de son ombre et du bruit que font mes pas ?

            Imaginez-vous devenir un fantôme. Une pâle copie de vous-même. Imaginez-vous devenir l’ombre d’un mal démoniaque qui rit sans scrupules devant votre impuissance. Ce mal être qui me ronge se prénomme Anxiété. La névrose d’Elsa pour les intimes. Elle s’est installée un jour comme ça dans ma vie, avec ses bagages d’enclumes et est restée là, assise dans mon cœur, dans ma tête, dans mes trippes, tout à la fois. Elle est partout, dans chacune de mes pensées, dans chacun de mes gestes et déverse en un instant son venin dans mon sang par le moindre petit passage qu’elle trouve. Elle se lève le matin avec moi me susurrant des mots d’horreurs à longueur de journées et se nourrissant de mes larmes avec satisfaction. Elle insiste pour s’endormir à mes côtés le soir et, avec ses tendances insomniaques, m’oblige à rester éveillée avec elle. Elle est aussi vraiment douée pour convaincre mon cœur de se taire et de la laisser parler. Je suis son jouet préféré. Son pantin grandeur nature. Un tout petit joujou entre ses mains expertes. Chacun de mes soupirs et de mes actes ajoutent quelques flocons de plombs sur mes épaules frêles. La meilleure satisfaction que Madame Anxiété puisse rêver. Mon cœur n’est pas vraiment ami avec ce démon et m’intime à longueur de temps de l’écouter. Mais qu’importe, cette satanée anxiété me hurle qu’elle a toujours raison. Qu’elle seule a le droit de contrôler ma vie.

 Qui croire ? Que faire ? Comment m’en débarrasser ? Mon cœur lutte, ma raison m’encourage et ma peur me ronge. La combattre ? Oui la combattre, il ne me reste plus que cette solution. Déloger cette putain d’angoisse de mon ventre qui me pourrie l’intérieur. Une bouffée de bonheur. Une apparition divine. Le bonheur. Il se lit dans ses yeux. Les yeux bleu/vert du plus parfait des hommes. L’homme que j’aime. Il me donne l’espoir et la force de lutter. Ma nouvelle obsession n’est plus de survivre entre les griffes de ma peur mais de virer une bonne fois pour toute cette capricieuse de mon cœur. Contrat CDD terminé, merci de libérer votre place pour que je puisse enfin accueillir le bonheur.

            Tout est parti d’une obsession et se finira par une obsession. L’obsession qui me donne la force de lutter contre l’ancienne c’est lui.