"ODE A UN AMI"

Pascal Germanaud

ODE A UN AMI

Au balcon de ses rêves, il dominait le monde

Adepte des comptoirs et des nuits sans sommeil

Les copains « Marche ou Crève » en oubliaient leur blonde

Et faisaient dans le noir l’éloge d’un soleil

 

Entends les roues de la calèche

La chanson sombre au fond de l’urne

Lucifer, là-haut, se pourlèche

« Enfin un mec qu’avait des burnes ! »

 

Au parfum des mégots sans mégoter l’ego

Des puissants, des baltringu’s qu’il brisait sans vergogne

Il avait dans les maux l’haleine du pavot

Et parfois la seringu’ pour apaiser sa rogne

 

Entends les roues de la calèche

La chanson sombre au fond de l’urne

Lucifer, là-haut, se pourlèche

« Enfin un mec qu’avait des burnes ! »

 

A la face des rats et pour le contre-pied

Il avait la dent dur’, celle qu’il lui restait

En poussant d’un seul bras le patron, l’usurier

Malheur si d’aventure un con le trahissait

 

Entends les roues de la calèche

La chanson sombre au fond de l’urne

Lucifer, là-haut, se pourlèche

« Enfin un mec qu’avait des burnes ! »

 

Au grenier de sa vie, aucune malle ouverte

La clef des souvenirs s’est jetée dans le vide

Mais il était l’envie, le pir’, la découverte

Un amas de fous-rir’s, un esprit bien valide

Entends les roues de la calèche

La chanson sombre au fond de l’urne

Lucifer, là-haut, se pourlèche

« Enfin un mec qu’avait des burnes ! »

 

Au sommet de son havre, qu’il repose en paix

Eparpillé dans l’air, il verra du pays

Sans laisser de cadavre, son choix était fait

Il flotte sur la Terre en n’ayant jamais…obéi !

 

Entends les roues de la calèche

La chanson sombre au fond de l’urne

Lucifer, là-haut, se pourlèche

« Enfin un mec qu’avait des burnes ! »

 

           Le 23/08/12.

                                  Pascal GERMANAUD 

 

 

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