Pot-au-feu

franz


On sonne à la porte de chez Lucien. Qui ça peut bien être à onze et demi? Il pose son éplucheur sur le plan de travail en quartz de sa nouvelle cuisine, s'essuie les mains à son tablier. Lucien qui adore faire la cuisine, a retrouvé le plaisir de mitonner de bons petits plats depuis qu'il est à nouveau célibataire. Et l'obligation aussi. Parce qu' Odile qui n'était pourtant pas fanatique de gastronomie, décidait dans ce domaine-là, comme dans quelques autres d'ailleurs. Comme de leur séparation, après huit ans de vie commune. Un beau matin il y a cinq mois, elle lui avait annoncé que décidément ils ne se comprenaient plus, et comme elle avait pas mal d'affinités avec son psy, elle tentait un nouveau départ... c'était le moment ou jamais à 38 ans... mais si Lucien voulait garder l'appartement, elle accepterait cette concession, et que si patati et patata...

Le récent célibataire, qui a laissé pousser une petite brioche depuis le départ de sa compagne, se dirige vers sa porte d'entrée en imaginant la concierge, qui d'autre? avant-hier il l'avait croisée dans le hall et ils avaient causé des odeurs fâcheuses qui inondaient l'immeuble certains jours... ou peut-être son voisin de palier M. Berluchon qui débarque chez lui à peu près une fois par mois sur le coup de midi pour lui demander un oeuf, un citron, du sel ou du gingembre... Bref il ouvre la porte avant la fin des hypothèses qui traversent son esprit.

C'est une immense surprise, puisque celle qui apparaît devant lui ne figurait pas sur sa liste de suppositions. Anita, oh quel choc! une ancienne copine de fac qu'il n'a pas revue depuis au moins trois quatre ans, en fait un ancien flirt qui avait connu un flop après un lapin posé par un Lucien souvent dans la lune. Autre découverte immédiate, Anita a changé, en vachement bien, pense Lucien, peut-être une nouvelle poitrine, fort avenante ma foi, un maquillage beaucoup plus discret qu'à l'époque, une robe sexy, un minois charmant et ah ça y est, ça saute aux yeux, c'est le détail qui change tout, les deux dents de devant de marmotte ont disparu au profit de deux quenottes toutes mignonnes.

- Ho pas vrai, Anita, j'y crois pas... etc

- Que je suis contente de te revoir Lucien après tant de temps... etc

Bref... Anita lui explique qu'elle a rencontré Odile il y a trois jours, qu'elle a appris leur séparation etc ... comme elle passait dans son quartier, elle n'avait pas résist...
Bise... Assieds-toi... tu veux boire quelque chose?... Mais oui tu vas partager mon repas!
Anita raconte son existence... dis donc ça sent bon! qu'est-ce que tu mijotes?... avec déboires, désillusions, déceptions, échecs (toute la gamme des synonymes des catas ordinaires)... Et Lucien idem...

En reprenant son activité de cuistot, il en est où exactement? ah oui il est en train de peler des légumes pour un bouilli qui cuit doucement dans une grande casserole. Il empoigne la courgette qu'il n'a pas fini d'éplucher. Assis en face de lui, Anita le regarde comme frappée de ravissement. Lucien lui, tripote le légume de ses mains délicates, le dépose à côté des autres déjà dénudées, avant d'attaquer une superbe carotte. À ce moment, il se passe quelque chose dans la tête d'Anita, un déclenchement imperceptible, un frisson dans son ventre. Les caresses que Lucien prodigue à ses victimes sont si sensuelles qu'elle ne peut s'empêcher de penser à un membre en érection. Mal à l'aise sur sa chaise, Anita s'empourpre et son entrejambe s'humidifie. Une envie soudaine lui tombe dessus comme un coup de vent. Un tourbillon qui s'engouffre sous sa jupe. Elle transpire sous les bras, dans le dos, entre les fesses. La conversation tourne autour des amours de chacun, évoque la difficulté de la vie en couple, le quotidien assassin, l'érosion du sexe, le manque de communication... Elle regarde toujours intensément les mains de Lucien qui s'attardent sur une autre carotte, d'une belle taille, épaisseur potelée, orange tirant vers le vermillon. Elle passe plusieurs fois sa langue sur ses lèvres et ses mains s'agitent sur ses genoux. Le téléphone interrompt la chaude ambiance. Où est passé ce fichu appareil? Lucien se lève et cherche dans la pièce à côté, répond blablabla...

Anita n'en peut plus de contempler ce tas de légumes, elle croise ses jambes, se les frotte l'une contre l'autre, sa main touche une courgette blanche zébrée de fines lamelles vertes. Elle est froide et douce, en même temps ferme et cambrée comme une banane. Elle n'en peut plus, n'arrive pas à résister à la violente pulsion, une décharge électrique dans son crâne, un vertige, un aveuglement. Elle attrape le légume et le cache sous la table. Lucien revient en râlant. Quels emmerdeurs ces démarcheurs! J'en reçois des tonnes chaque jour, j'en ai marre et je deviens grossier. Anita planque la courgette entre ses jambes sous sa jolie robe pendant que Lucien s'active, bon dieu presque midi. Il pèle un oignon, le garnit de clous de girofle, délaie un cube de bouillon, ouvre une bouteille de blanc.

La courgette fait son chemin, descend vers l'entrejambe. Sa fraîcheur fait frissonner Anita qui avec quelques contorsions parvient à diriger le légume jusqu'à l'entrée de sa grotte. Son slip attaqué en douceur est de plus en plus mouillé. L'eau dans la casserole bout à gros bouillons.

Silence prolongé. Lucien demande à son ancienne camarade si tout va bien. Il voit bien qu'Anita est toute chose, elle transpire et semble émerger d'un monde lointain. Elle le rassure avec force mouvements de la tête tandis que sa main droite manoeuvre délicatement le manche à balai de son plaisir. En contournant le sous-vêtement, elle fait progresser centimètre par centimètre la volumineuse cucurbitacée. Lucien a jeté tous les légumes dans son bouillon, il y rajoute une rasade de vin blanc avec un bouquet garni. Ne reste sur le plan de travail qu'une grande carotte qu'il tend à Anita, en lui disant:" Tu peux la croquer comme apéro, y en a bien assez." Et il file dans le corridor en gémissant "un besoin urgent!"

Anita est essoufflée, la courgette a disparu en grande partie tandis que sa main gauche serre la belle carotte fraîche, orange, bombée, d'une taille idéale...

La tête lui tourne, la sueur dégringole le long des aisselles, dans le dos et son siège devient poisseux. Elle porte le cadeau de Lucien à la bouche et un spasme lui parcourt le corps. Elle suce le légume, l'enfonce entre ses dents, au fond de sa gorge... Respire bruyamment, s'étouffe à moitié, en même temps que sous la table l'autre légume termine son chemin détrempé à présent. Que se passe-t-il? elle ne contrôle ni ses pensées ni ses gestes, elle se relève à demi, glisse par derrière l'offrande dans son slip. Pas besoin de forcer, sa petite caverne est déjà prête à l'accueillir. En se rasseyant progressivement, chaque chose trouve sa place.

Lorsque Lucien revient, Anita se balance doucement sur sa chaise, les deux mains sur son visage en feu.

- T'as déjà avalé la carotte, on dirait?

- Oh... oui oui...! s'étrangle Anita.

- Je te sers un verre ?

- Oui... oui volontiers...

- Un coup de rouge avec le bouilli ! Je descends vite à la cave ...

Anita entend les babouches de Lucien qui claquent à chaque marche. Elle écarte les jambes et se relève à moitié, envahie d'une envie impérieuse, elle imprime des va-et-vient aux deux godemichés naturels, toujours plus vite et frénétiques. Elle s'écroule sur la table, secouée de spasmes, de soubresauts violents et ne peut pas refréner son essoufflement qui se transforme en un râle de délivrance.

Lucien est sur le pas de la porte, une bouteille à la main, il aperçoit Anita encore ébranlée de hoquets, distingue une boursouflure à l'arrière de sa robe, se trouble en pensant à la carotte si vite croquée, aperçoit des traces humides sur le siège en simili cuir, commence à être remué en imaginant l'usage possible du légume. Son pantalon offre à présent une boursouflure spectaculaire. Et lorsque le timide Lucien débouche la bouteille calée entre ses jambes, son amie ne peut que remarquer la proéminence dodue sur le tissu. Un nouvel émoi vrille son bas ventre, elle fixe Lucien d'un regard étrange, la bouche brûlante comme un cratère, des ruisseaux dévalent le long de ses jambes, une nouvelle tornade tournoie dans sa tête. En tendant son verre, Anita choque la braguette de son copain comme on trinque avec un compère. Santé Lucien! dis donc on dirait que t'es... en forme! C'est à cause de moi?

Lucien rougit et bredouille... euh ouais je crois... en te zieutant... ça m'a fait quelque chose...

Anita rosit légèrement à son tour. Elle soulève son popotin en feu, de sa main droite retire doucement la tige orange de sa cachette. Je t'ai menti Lucien, c'est mon derrière qui l'a avalée... Il ne sait plus quoi faire le gentil Lucien, son pantalon est prêt à éclater mais il n'ose faire le moindre geste. C'est Anita qui le fait. Sa main attrape le renflement, descend la fermeture éclair, extirpe un rhizome turgescent, s'exclame oh qu'il est beau ton concombre! le caresse doucement, l'enfile dans sa bouche et l'aspire comme une glace à la vanille. Après quelques secondes, Lucien arrose les lèvres de son invitée. Qui lève son verre et dit santé Lucien, tandis que sa main droite s'attarde sous la table...

  • Tiens je retombe sur ce texte déjà commenté ! un texte coquin que j'ai aimé ! ça ne m'étonne pas !

    · Il y a plus de 6 ans ·
    D9c7802e0eae80da795440eabd05ae17

    lyselotte

    • Merci pour ce clin d'oeil complice et inattendu.

      · Il y a plus de 6 ans ·
      26012013757

      franz

  • Moi j'aime bien le coté pote âgé de cette cuisine-là. Halala, une bonne soupe de légumes, y a rien de mieux tiens !

    · Il y a plus de 9 ans ·
    D9c7802e0eae80da795440eabd05ae17

    lyselotte

  • je voudrais bien savoir comment vous publiez sur welovewords?

    · Il y a plus de 9 ans ·
    Bbjeune021redimensionne

    elisabetha

    • je ne comprends pas le sens de votre question, vous qui avez publié des centaines de textes... ??

      · Il y a plus de 9 ans ·
      26012013757

      franz

    • je voulais dire malgré le bug. Aujourd'hui cela n'a plus de sens effectivement.

      · Il y a plus de 9 ans ·
      Bbjeune021redimensionne

      elisabetha

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