Sans Titre Apparent.
june
Le tout c’est de ne pas se laisser aller. Ne pas pleurer sur son sort, ni s’abandonner à la tristesse. Parce qu’après, c’est la fin. Et qu’après la fin, il n’y a plus rien sauf le néant. Le vide. Quand vous traversez ce passage, vous essayez de le faire le plus vite possible. Vous ne voulez pas regarder autour de vous car vous savez que ce que vous verrez sera fatalement noir, dénué de toute forme d’espoir. Vous changerez de décor et vous vous trouverez alors au fond d’un puit, un puit sans fond. De là, vous pourrez apercevoir qu’on vous tend une perche que vous ne prenez pas. Pourquoi ? Vous ne voulez pas. Vous préférez vous enfoncer dans un mutisme qui vous plait. Vous mettez tout sur le dos de l’élément déclencheur et cherchez une issue, en vain. L’élément se trouve alors en désarroi total, ne sachant que faire pour vous. Vous qui vous raccrochez à la moindre des choses venant de cet élément, et qui vous complaisez au fond de votre puit. Puis vous testerez ce que vous n’avez jamais pu expérimenter auparavant, histoire que ça soulage la souffrance que vous entretenez et qui vous tient malgré tout en vie. Cela vous donne une sensation de toute puissance, vous ne vous sentez plus seul et vous constatez alors que vous ne pouvez plus vous en passer. Cette chose vous procure un élément de plénitude absolue. Et puis, il y a un moment où ceux qui vous entourent découvrent. Vous trouvez que ce que vous faites est parfaitement normal et les laissez dans ce que vous pensez être de l’ignorance. Au bout d’un moment, ils vous piègent. Vous vous sentez comme un animal blessé, et vous réalisez combien ce que vous faites coûte à tous ces gens. Viens la phase du dégoût, même si celle-ci était déjà omniprésente auparavant.
Très belle analyse June. La liberté de soi commence par l'acceptation de la liberté des autres...souffrir permet de se sentir exister, et est en effet un moyen de retenir l'autre, désespérément. La solution? Trouver sa propre petite lumière intérieure...Merci pour le partage Selig.
· Il y a presque 14 ans ·ysee-louise
Magnifique texte, belle analyse, superbe! Merci Selig pour le partage et merci June.
· Il y a presque 14 ans ·lapoisse
*****!
· Il y a presque 14 ans ·lilii
Dans les sables mouvants, cesser de bouger pour mieux réfléchir à la situation MAIS accepter la main tendue, s'en sortir et marquer d'une croix noir ce triste emplacement pour ne plus y revenir... Merci June
· Il y a presque 14 ans ·leo
Comme ce texte me touche...coup de coeur...àprès le dégoùt de soi deux solutions s'ouvrent alors : rebondir pour sortir la tête hors de l'eau ou s'enfoncer encore plus bas dans le fond de l'abysse pour un retour en surface peut être un jour...mais l'étincelle, cette petite lumière est là en chacun de nous pour nous éclairer le chemin vers la sortie possible. A nous de suivre alors le fil d'Arianne et nous retrouver enfin...cela arrive même lorsque l'on y prend pas garde, même après des années de plongeon en apnée. L'être humain est ainsi fait. Quel magnifique texte, June, j'en suis encore toute retournée....merci
· Il y a presque 14 ans ·Jeanne S.
Malheureusement, j'en ai trop connu de ces gens là. Coup de Cœur.
· Il y a presque 14 ans ·Lézard Des Dunes
Quelle merveille de lucidité June. Il y a, oui, souvent de la complaisance à s'enfermer dans sa souffrance.
· Il y a presque 14 ans ·inta
Touchée June. Les puits ont toujours un fond. Prends les perches qui se tendent.
· Il y a presque 14 ans ·pointedenis
C'est très noir June, et le tout est de ne pas se laisser aller ... on ressent une solitude, une chute qu'on croit inexorable et puis, même presque imperceptible et fugace, une lueur d'optimisme, avec "ceux qui vous entourent".
· Il y a presque 14 ans ·selig-teloif