Silence!

christinej

Ne croyez pas que le silence soit simplement une absence de bruit.

C’est une pause entre deux réflexions.

Un temps de paix entre deux gestes de trop.

Une note blanche, sans partition, quand la pluie a fini de tomber.

Le battement suspendu des ailes d’un papillon, qui recherche de la chaleur par un beau matin de printemps, sur les pétales d’une rose perlée de larmes d’étoiles.

Un souffle de vent aussi léger que celui d’un enfant qui dort.

Une retenue dans l’exagération de nos villes.

Une retrouvaille, dans la dentelle des fils du temps, entre une délicatesse et une émotion.

C'est quand le monde retiend son souffle avant le cri d'un nouveau ne.

C’est quand deux âmes se retrouvent et imposent cette minute de grâce.

C’est quand un doux bisous sur la joue se prolonge, juste pour le plaisir d’être si près l’un de l’autre.

Un silence se joue, se pose, s’éternise, s’impose, vibre, vit, meurt, se charge ou détend les sentiments, parfois il s’encombre de vide.

Le silence peut avoir des couleurs.

Un silence noir, quand les mots ont été jeté avec force dans la bataille et qu’ils jonchent le sol tels des cadavres sacrifiés pour une mauvaise guerre. Et quand il n’y a plus rien dire, que toutes les paroles sont mortes, il ne reste que le silence.

Un silence rose, pour une amourette de jeunesse. Ou la timidité encombre le phrasé du jeune amoureux. Mais dans la fleuraison du printemps heureusement, il reste les regards pour se comprendre.

Un silence rouge de passion. L’électricité des désirs, la tension qui enveloppe les corps, font que les paroles sont inutiles. Les mains parlent sur la peau. On fait silence pour être en harmonie avec l’autre.

Un silence blanc, comme celui d’un paysage enneigé, ou tout est emmitouflé, calfeutré. C’est un silence bénit par l’âme qui peu se reposer au passage d’un ange bienfaiteur.

Le silence est nécessaire parfois, pour reprendre son souffle. Pour éclaircir les pensées. Pour retrouver la paix dans un esprit troublé.

Il y a juste quand on écrit ( pour moi en tout cas) que le silence se fait d’office, ainsi la pensée entre en scène et le crayon devient acteur.

Alors, silence !

On écrit.

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