TERRE

Pascal Germanaud

TERRE

 

Combien de temps faut-il

Pour sortir de l’exil

Pour quitter le frimas

De notre anonymat ?

Faudra-t-il longtemps

Se mélanger aux gens

Qui s’entrevoient à peine

Dans les cités mondaines ?

 

Combien de temps faut-il

Pour s’enfuir du subtil

Pour gravir le podium

De l’avenir de l’homme ?

Faudra-t-il longtemps

Se fair’ du mauvais sang

Se débattre et fair’ face

Pour refaire surface ?

 

Loin du clair de la Lune

Au sombre de la Terre

L’espoir est une dune

Et la vie son cratère.

 

Combien de temps faut-il

A une ombre des villes

A un être blessé

Pour survivre au passé ?

Faudra-t-il longtemps

Aux mondes, aux continents

Pour que leurs forteresses

A jamais disparaissent ?

 

Combien de temps faut-il

A un enfant fragile

Pour se mouvoir en paix

Dans ce brouillard épais ?

Faudra-t-il longtemps

Rêver d’un océan

Lointain, inaccessible

Mêm’ si tout est possible ?

 

Loin du clair de la Lune

Au sombre de la Terre

L’espoir est une dune

Et la vie son cratère.

 

Combien de temps faut-il

A un’ terre fertile

Pour rendre à la planète

Un visage plus net ?

Faudra-t-il longtemps

Vingt ans ou bien cent ans

Pour construire un jardin

Sur des rir’s anodins ?

 

Combien de temps faut-il

A une âme en péril

Pour s’ouvrir à autrui

Pour n’ pas crever d’ennui ?

Faudra-t-il longtemps

Pour aller de l’avant

Pour penser à demain

Pour tout mettre en commun ?

 

Loin du clair de la Lune

Au sombre de la Terre

L’espoir est une dune

Et la vie son cratère.

 

Combien de temps faut-il

A nos corps de reptiles

Pour se tenir debout

N’ plus traîner dans la boue ?

 

Faudra-t-il longtemps

A nos songes d’antan

Pour devenir réels

Et que poussent nos ailes ?

 

Combien de temps faut-il

A nos mémoir’s fossiles

Pour que renaiss’nt enfin

Des lendemains sans fin ?

Faudra-t-il longtemps

A nos coeurs hésitants

Pour dir’:  « Oublie naguère,

Je t’aime encor’, ma TERRE. »

 

Loin du clair de la Lune

Au sombre de la Terre

L’espoir est une dune

Et la vie son cratère.

 

                                   Le 10/01/93. (Refrain ajouté le 11/08/11)

                                                      Pascal GERMANAUD

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