Une semaine de solitude

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Photographie Kylli Sparre.

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L'avancée des héros aux corps noirs aux corps blancs

A la source les chairs et les livres des lèvres

Et le corps vérifié de plume et de charrue

Comme une pierre dans le ciel

 

La justice vivante a désarmé les morts

Désarmé les vivants assassinant la boue

Aujourd'hui le mystère du sang

S'est planté clair et droit dans le ciel dévasté.

 

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Avoir plus que de l'eau avoir

Le souvenir de sa main dans les herbes

Dans la boue sous l'écorce des arbres

Dans les flammes d'une autre main

 

Lentement le ciel tombe

La mer à la surface des feuilles

Se déshabille doucement pour regarder en face

L'avenir et le chant entourer le silence.

 

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Le passé tremblant de froid

Sous la montagne sur demain

Ombres sans teint ciseaux du ciel

Saisons des hommes et maisons des pluies

 

Dans le corps la clameur du vertige

Les baisers en roue libre les braises de lait

Voyez le moulin du silence

Qui tient de l'or dans ses mains d'ombre.

 

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Mille soleils et un visage

Une fleur mille fleurs font un feu

Echo du feu de la tête au pied

L'ombre n'a jamais d'ombre plus profonde

 

Et nul ne peut mentir à la nuit claire

A la nuit enlevée aux murmures de sa mère

Qui console et consent se retourne et s'en va

Où milles visages inconnus déversent leurs soleils.

 

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Musées du vent peuple de ruines

Aux ailes fatiguées hébétées oubliées

Peuple des rives souples

Chagrin et toi lumière

 

Une main vous aveugle c'est la caresse qui vous guide

Le monde réuni vous trouble tour à tour

Et les rues se défont dans le ventre du temps

Dans le cœur éclaté de nos joies paresseuses.

 

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Nous gardons pour la mer une place sensible

Que peu ont connu et où peu ont fondu

Pour l'haleine des mots qui vont naître

Pour l'île de tes gestes la vie fructifiée

 

La confiance est légère et la plage

Signe la paix le jour tremblant

Les portes ne sont plus fermées pas même sur la peine

Les portes déroulent dehors la langue des foyers.

 

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Du soir la lumière en ruisseau

Fume en attendant l'aube et déplie les oiseaux

Des oiseaux de vertige aux ramures engourdies

Des ailes de chair nue et le silence je l'ai vu

 

Le silence du mot qu'on accepte à sa table

Avec lequel on mange avec lequel on rêve

Au fond de ce silence au bord de ce silence

La solitude ferme les yeux

Et j'écris sur les tiens

Ce que tu lis dans mes mains.



 

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