Vacances d'été.

yan--2

Pas inédit, mais de saison...

Je me souviens encore des vacances d'été
Passées au rythme doux de la blondeur des blés.
L'odeur des confitures fumantes dans le cuivre
De bassines laissées sur la flamme un peu ivre.


Là ces pommes vertes et si délicieuses,
Que nous frottions dans la sente poussiéreuse,
Pour que quiconque ne visse que nous avions volé
Un des fruits du tonton en ses si beaux pommiers.


Je revois ces femmes, harnachées de jupons,
Rejoignant les hommes suant durs aux moissons,
Leurs lourds paniers d'osier portés à bout de bras,
Arrachaient un sourire à ces braves forçats.


Je me souviens des vaches aux champs abandonnées,
Que nous allions, héros, enfin récupérer,
Attendant calmement l'ultime traite au soir,
Nous leurs trouvions alors de doux regards d'espoir.


Les cousines aimaient lorsqu'entre chien et loup
Au gerbier nous allions bras dessus et dessous.
L'odeur de la journée passée à s'amuser
S'entremêlait aux foins nouvellement coupés.


La table était dressée sous un grand appentis,
Au clocher onze coups avaient bien retentis.
Les filles et les gars fatigués de ce jour
Arrivaient frais lavés, mais le pas un peu lourd.


Le cidre en carafe, la lueur des bougies,
La tête du cochon et son brin de persil.
La lame des couteaux perçant en chaque main
Et le signe de croix qu'on trace sous le pain.


Malgré la fatigue, les langues se délient,
Les regards se croisent et les bouches sourient,
Et bientôt le tonton sortira l'élixir:
La bouteille de gnôle et viendront les rires.


Demain dès matines, ils rejoindront les champs,
Nous dormirons encore, privilège d'enfants.
Mémé est aux fourneaux, droite dans sa cuisine,
Sur la table de bois patientent nos tartines...

Signaler ce texte