A Nîmes, le Tram patine

L'affaire fait grand bruit ici. Même si je n'ai pas suivi tous les cons tenant les tenants, les aboutissants et les emboutissements de ce "TRAM", le contexte me fait rire...

Révélateur de la vie locale. Et malheureusement exemple non isolé...

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Les nîmois pensaient être sortis de l’ornière dans laquelle les avaient plongé les innombrables querelles autour du projet de "Tram Bus". Avant de développer le caractère exotique et bancal de cette appellation d'origine incontrôlée, replongeons-nous brièvement sans chronologie établie – ça n’en vaut pas la peine – au coeur de l’affaire.

La communauté d’agglomération, droite dans ses bottes, mais à côté de ses pompes, a fini par inaugurer en grande pompe fin septembre son nouveau mode de « Transport en Commun en Site Propre » (TCSP) après d’interminables travaux faisant déraper jusqu’aux passants les plus sportifs.

Les mêmes qui en font trop j’estime

De la gym

Pour rester sur la cime

Des pavés qu’on abîme…

…vous connaissez la rengaine !

Des panneaux au slogan visionnaire ont accompagné le calvaire des usagers de la route et des trottoirs lorsque ceux-ci n’étaient pas réduits à l’état de gravats encombrants et dangereux.

« Le tram bus fait son chemin »…pouvait-on lire à toutes les entrées de ville.

Aujourd’hui, après passage devant le tribunal compétent, on déterre la hache de guerre et on enterre les espoirs des contribuables et des partisans, soudains contrits.

Les formules appropriées sont désormais :

« Le tram bus fait son chemin de croix… et L’agglo contrainte de faire une croix sur l’éloge de la méthode »

« Le tram bus sur la voie de garage et à nouveau sur celle de la discorde»…

Dès le départ, la trame du projet n'a pas été placée sur de bons rails. Il n'a d'ailleurs jamais été question de positionner les rames sur le moindre rail. Le sérail politique où se trame la mise en musique de ce Tram, a ramé (et rame encore) pour accorder les violons et atténuer les psychodrames.

Il a donc fallu accoler "bus" à "tram". Les "pseudos-rois" de la communication interne s'y sont collés. Et, fiers de leur trouvaille mûrement réfléchie à l'occasion de "brain storming" incessants à la saveur de petits déjeuners bien garnis, et à coups de consultations d'agences de communication onéreuses – pardonnez-moi ce pléonasme – ont ensuite confié la patate chaude aux services juridiques.

Ce Transport en Commun en Site Propre est en effet très commun et n'a de propre que le titre. Il ne roule pas à l'aide d'un carburant particulièrement propre et les rues nimoises ne seront jamais débarrassées de la crasse tenace et coriace qui s'entasse jusqu'aux plus sombres impasses.

Non, ce long bus ne fait que rouler sur son propre site, à l'écart des automobilistes. Et encore, pas partout, alors que les démarcations de couloirs ne sont pas toujours nettes, donnant lieu à des scènes ubuesques et à une pagaille finalement traditionnelle ici. Le véhicule s'est donc vite fondu dans le paysage, adoptant en quelques semaines les "Tram-bus et coutumes locales"

L'inauguration passée, l'agglo a déjà procédé à un bilan, se félicitant du succès rencontré. L'affluence est au rendez-vous. Forcément, après la somme approximative de sept millions d'euros au kilomètre auxquels s'ajoutent les émoluments des avocats chargés d'éplucher le dossier, les services communautaires se sont permis d'accorder des titres gratuits à tout le monde jusqu'à la fin de l'année. Ils ne sont plus à ça près. Et ont d'autres chats à fouetter.

Avec les opposants, le courant ne passe pas. C'est un euphémisme. Nîmes Métropole est aux prises multiples avec des assaillants de tous bords.

Ceux-ci, forts du délibéré rendu par le Tribunal Administratif, comptent s'engouffrer dans la brèche.

Leurs avocats ont bûché sur ce dossier aux embûches notoires et ne veulent surtout pas trébucher sur l'ultime marche, malgré les sommes faramineuses déjà engagées et cette monnaie dissonante et trébuchante gâchée dans l'histoire.

De part et d'autre la guerre de tranchées se déploie, chacun se retranchant dans des postures caricaturales dépourvues d'ouverture, campant fermement sur ses positions.

Les deux parties potassent un dossier miné et fulminent à la moindre incartade.

Elles traquent et débusquent les failles en embuscade.

Elles démasquent les bourdes réciproques dans une joyeuse mascarade.

Du parking relais aux arènes, le contribuable ne sait plus qui tient les rênes.

Marre des délais, ils ne sont plus zen, le raisonnable faisant place au larsen

D'une cacophonie vaine où l'on ne perçoit plus que des acouphènes

Dans cette pantomime humaine, on sent bien que ça traîne

Et que le phénomène perdurera jusqu'aux étrennes.

Le Père Noël d'ailleurs en prend de la graine

Il doit bien se marrer, lui et ses rennes

Au fil des semaines qui s'égrainent

Aux bruits des sirènes

Des secours coincés par le trafic qui gêne

Sans recours face aux débats politiques et sans-gêne !

Désormais l’équation est simple, s'il ne veut pas faire banquette, le Tram bus doit déjà dépoussiérer son image...

Les communicants s'en chargeront !

Et les factures, elles aussi…se chargeront.