Alexandre ne peut pas mourir

zembra

Il tourne il tourne le tambour dans la machine. Dehors, Paris braille et Tunis au loin agonise. Il n'y a plus rien à écrire sinon des plaies béantes que le temps bourreau cultive. Les coups de poignard, la mort d'un grand père et puis ton triste souvenir.

Bien sûr, il y a eu le train de l'espoir qui s'arrête dans les gares vides, des filles qui sentent l'été après tes averses chaudes et acides. Il y a eu les baisers de S. quand Paris saoule s'affole et des corps insolents à la gloire de l'amour perfide. Il y a eu des battements sans coeur et des voyages au bout d'une clope mais les mots Amandine, les mots refusent de s'écrire.

Seule avec l'oubli, je m'attable racle ma mémoire indocile. Je ramasse les miettes d'une autre vie, nue à faire rire les imbéciles. Je porte ton deuil dans les yeux et revois les tiens qui m'habitent. Il n'est plus le monde à dos de licorne tatouée sur ta cuisse, l'époque où ma fenêtre donnait sur ton ventre et Paris sur la Chine.

Alexandre n'est pas mort je sais, les mythes sont incorruptibles. Il te faut me dire encore : "Je suis ton empereur. Laisse-moi être ton fils."

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