ALLO DIEU! ZAMA

lanlan

Allo Dieu, Zama, Allah, God! 

Tu es là !je le sais ! Mon grand père me disait que tu es dans l’arbre qui pousse et qui produit,  dans l’eau qui coule, qui désaltère et qui noie. Tu es dans l’héritage de tonton et dans le souffle des primates. Dans la tête et les mains des bourreaux.

Mon frère lui, il pense que tu es dans la baignoire quand il n’y a pas d’eau, dans le fauteuil vide, dans le téléviseur. Mon fils il pense que tu es dans les jury de la star AC et de la nouvelle STAR. Au Lycée derrière son Bac raté deux fois et à L’université.     

Le sorcier blanc qui portait une soutane nous  disait  en Afrique que tu pouvais être en haut en bas et partout à la fois. Allez ! Montre-toi ou alors fais-moi un geste, un signe. Je sais ! Je ne suis pas un dévot mais il  parait que tu as fait un signe à Raymond Devos. Alors, j’attends moi. Là t’es vache, vraiment vache. Après tu t’étonnes que tout le monde ne t’aime pas ? Je ne sais pas si je t’aime mais je devrais te haïr. Oui, j’ai des raisons de te haïr D’abord parce que tu m’as refusé tout ce que tu as donné aux autres, ensuite, tu as pris la peine de créer l’homme et  la femme à l’insu de tout le monde et tu as laissé mon père et ma mère s’amuser dans l’obscurité avec des vases communicants sans préservatifs. Résultat : ils m’ont fait tout seuls sans assurance vie, sans sécurité sociale et d’une couleur différente pardessus le marché.

Je ne déteste ni le noir ni le chocolat mais tout le monde n’aime pas ces couleurs-là. Et du chocolat tu m’en as vraiment mis partout. Résultat, pour éviter de me mordre les doigts je suis condamné à ne manger que du chocolat blanc.

Quant à la couverture de mon crâne je peux dire que tu ne t’es vraiment pas cassé la tête. On dirait que tu as laissé la finition à un apprenti qui a volé un peu de laine à un mouton noir qui n’est même pas l’agneau Pasqua. Tu vois je sens les choses.

Remarque avec le nez que tu m’as donné ! Tu as vu mon nez ? Tu as vu ce nez gros ? On dirait un coureur olympique au départ des 400 mètres. J’en suis épaté, ça m’épate. On dirait que tu as raccourci mon nez, pour rallonger ceux de certains veinards que tu as choisis au pif. A vrai dire Dieu ! Tu n’es pas ce qu’on appelle un manuel. La preuve, tu as vu mes mains, tu as vu les mains que tu m’as trouvées ? Eh ! Dis donc, tu ne pouvais pas les faire de la même couleur partout ? Si tu n’avais pas assez de peinture noire il fallait passer commande et attendre livraison. Regarde maintenant si je pose mes mains là comme ça là, (Il montre la partie  blonde de ses mains) personne ne dira ici que ces mains-là elles sont à moi. Ecoute Dieu ! Ou on fait bien les choses ou on ne les fait pas. Par exemple pourquoi tu as fait naître mes enfants à Aubervilliers ?      

Ohé ! Ohé ! Dieu Allah ! Zama God ! Je ne sais plus comment t’appeler, moi…  Tu sais la chance que tu as? C’est de ne jamais être là. Pendant ce temps là, on croit partout que tu es ailleurs! C’est possible mais permets-moi d’émettre un doute, parce que ça se saurait! Ça se saurait parce que les journalistes n’ont pas leur langue dans la poche. Et Ben Laden saurait où tu  es ! Il enverrait juste une bombe humaine et pouf ! Plus de Dieu !

Tiens! En parlant de langue tu as vu ma langue? On dirait une pagaie sans la pirogue, une pagaie qui se ballade dans une fosse béante. Et mes lèvres, tu as vu mes lèvres? Je ne sais pas si tu as appris à réduire les coûts de production, mais je suis sur qu’avec mes deux seules lèvres tu aurais pu en faire une autre paire. Certes, il parait qu’elles procurent une agréable sensation en devenant de véritables ventouses, pendant les palpitants contacts buccaux ; c’est peut-être top génial, mais moi je n’arrive pas à croire que tu aies voulu faire sexy avec de l’épaisseur. Tiens! En parlant de ça, tu as vu le sexe  que tu m’as fabriqué? Ce n’est pas un sexe, c’est un boute-en-train, Une bouillotte, une catastrophe ambulante! Sûr que j’ai reçu le dernier du stock, la fin de série. Déjà à ma naissance, ma mère elle a crié : « c’est bien c’est un mâle! » Et puis après je me suis retrouvé avec une rose, une rose sans épines. A mon sixième anniversaire, sous prétexte qu’il n’y avait plus dans le village des sorciers qualifiés pour officier, tu as laissé le chirurgien tailler ma rose avec son bistouri en nous assurant que c’est plus hygiénique, et que de toutes façons, c’est comme ça que ça se passera désormais!

Tu veux savoir ce qu’elle fait maintenant ma rose? Eh bien! Elle se dilate, elle se dilate quand ça lui chante, même devant les gens à 3, 4, 5 heures du matin à 12, 13, 15 heures ou juste après le  dîner. Et moi, je dois constamment dédoubler ma personnalité pour éviter de prendre visiblement du volume.

Je ne veux ni la customiser ni  m’ériger en contestataire,  mais c’est pas toujours bandant. Parfois, comme un cobra inoffensif et charmeur; elle dresse la tête et la voilà prête à arroser tout ce qui bouge. Je ne peux tout de même pas lui taper dessus c’est fragile une rose. Tu as peut-être voulu créer un sexe symbole, mais tu as perdu son contrôle. Il est devenu frivole et parfois même, il n’hésite pas à faire le mariole devant celles qui racolent parce qu’elles en sont folles. Et toi, tu te caches toujours dans ton bunker invisible! Non Dieu! Tu n’es même pas invisible, parce qu’à ma connaissance l’homme invisible a toujours eu une silhouette, une présence perceptible.

Dieu! Tu veux que je te dise? Tu n’es qu’un dégonflé. Oui un dégonflé. Un exemple, tes dix commandements! Pourquoi tu ne nous as pas tous  réunis pour nous présenter tes dix commandements? Tu as envoyé quelqu’un d’autre nous les présenter à ta place. C’est de la sous-traitance, c’est terrible çà! Résultat : Malgré les panneaux publicitaires qui existent dans toutes  les villes du monde, il a trouvé le moyen de nous présenter les dix commandements au sommet d’une montagne isolée. Et puis, il nous a annoncé pompeusement je cite : tu aimeras ton prochain

Mais il ne nous a pas dit ce qu’il fallait faire en attendant que notre prochain arrive, qu’il immigre. Résultat, nous nous retrouvons avec nos prochains dans les bras avec leur polygamie et leurs allocations familiales décriées, et nous ne savons pas quoi en faire. Pendant ce temps là eux, ils prolifèrent, ils prolifèrent dans la misère. Et toi, comme un esprit gammé  d’extrême droite tu t’en fiches, tu te fiches de tout.

Ecoute Dieu ! Une entreprise comme la Bible, c’est quand même le meilleur ouvrage publié sur tes activités avant ou après l’arrivée de ton fils. Tu as fait signer le manuscrit de la bible à quelqu’un d’autre. Peut-être était-ce ton nègre ? C’est du joli ! Avoue que ça frôle allègrement le marché noir. Je suis sûr que tu n’as fait de déclaration ni à l’U.R.S.S.A.F. ni aux A.S.S.E.D.I.C. Pourtant, C’est bien toi qui nous as jeté dans les bras les termes justice et injustice. Elle est sélective ta justice, sélective. Pourtant je ne fume pas, je ne bois pas et je n’ai pas de résidence secondaire. Mais, sous prétexte que je suis un ouvrier spécialisé, c’est-à-dire que je n’ai pas de spécialité, tu m’as condamné au salaire minimum de croissance. Mais ma foi, je ne crois plus. D’ailleurs, je ne crois plus que je croîtrai…                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

Et dire qu’il y en a qui n’hésitent pas à s’exclamer : Mon Dieu  Mon Dieu Mon Dieu ! Moi je dis Mon dieu mon dieu mon dieu où es-tu ? Ma parole tu n’as pas d’yeux Dieu ! T’as pas d’yeux ! Ou alors tu nous joues l’aveugle. Personne ne peut regarder ce qui se passe dans ta propriété sans lever le petit doigt. Fais gaffe mon vieux ! Fais gaffe tu risques de  perdre ton pouvoir. Tu as vu ce qu’elle est devenue ta terre ? Au début, elle était ronde. Maintenant, elle n’est plus qu’une multitude de petits carrés qui appartiennent à une minorité. En plus, ils n’arrêtent pas de se battre, de s’entre-tuer, de souiller ta terre ! Si la suie ne t’atteint pas toi, elle atteint la couche d’ozone. Bon Dieu bon Dieu de bon Dieu ! Je ne sais pas ce que je te ferais. Tu vois, je t’en veux et c’est toi que j’appelle au secours. Tu te dis peut-être qu’il y a un hic parce qu’il y’en a qui ont la bombe atomique Mais nom d’une pipe ! Autant que je m’en souvienne, il a bien suffi un jour que tu fasses ça ! Pour que la lumière fut. 

 (Il claque les doigts). NOIR.

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