Antoine (club jetez l'encre)

christinej

La salle a manger était baignée par les accords angéliques de Bach. Comme les battements des ailes d’un ange, les notes s’envolaient parmi les rayons du soleil.

Antoine adorait cette musique, surtout la beauté que cela faisait naitre dans son cœur.

Il savait que pour un premier rendez-vous, il n’y avait rien de mieux que la douceur d‘une musique classique.

Tout était parfait, le repas était délicieusement préparé, l’invitée, oh mon Dieu, l’invitée était d’une beauté époustouflante.

Habillée d’un tailleur noir, avec un chemisier blanc, un collier de perles en harmonie avec ses boucles d’oreilles. Sans oublier son parfum suave et envoutant. Mais le plus important pour Antoine c’est qu’elle s’était sobrement maquillée, juste un peu d’ombre sur ses yeux si bleus et une touche de rouge sur ses lèvres qui invitaient a un baiser passionné pour la fin de soirée.

Tout était parfait, il était tout simplement heureux.

Pourtant, au milieu de la soirée, couvrant les notes mélodieuses, un cri retentissait, sans discontinué dehors.

Un peu agacé par cette intrusion sonore, Antoine pris une grande respiration.

”si vous voulez bien m’excuser je vais voir ce qui se passe. Non je vous en prie, finissez votre repas je reviens de suite.”

Bien qu’il essayait d’être le plus amical possible, il se sentait de plus en plus énervé par la situation.

En ouvrant sa porte d’entrée, le spectacle qui s’étalait devant ses yeux était, ahurissant.

Une voiture venait de faire une embardée en plein milieu de la route, a une centaines de mètres de la maison d’Antoine. Des flammes inquiétantes commençaient a grandir a cote d’un des pneus.

Une jeune fille, d’une dizaine d’années, regardait la voiture en hurlant de toutes ses forces.

“aidez moi, quelqu’un, s’il vous plait ma maman est encore dedans je n’arrive pas a la sortir, s’il vous plait quelqu’un….”

Antoine s’approchait sans vraiment s’en rendre compte, lui, le petit gratte papier caché derrière ses lunettes a doubles foyers et sa calvitie précoce, sentait son cœur battre a tout rompre.

Quand deux mains se sont agrippées a lui, il a eut un hoquet de surprise. Il baissa les yeux et vit la jeune fille, des larmes en sillons sur ses joues, la morve au nez, la bouche ouverte qui n’arrêtait pas de gémir. C’a été comme une claque, un rappel a l’ordre.

“ok lâche moi si tu veux que j’aille aider ta mère.”

Il n’y avait rien de gentil dans ses mots, mais il n’avait pas le temps de faire des politesses, il fallait agir vite avant que la voiture n‘explose.

Il s’engouffra dans la voiture, détacha la ceinture de la femme qui était inconsciente, elle tomba lourdement sur le toit renversée de la voiture. Apres il lui avait suffit de la tirer hors de la carcasse.

Une sirène au loin retentissait, il s’est tout de suite senti soulagé de savoir que les secours allaient enfin, prendre la relève.

“oh merci monsieur, merci. Vous avez sauvé ma maman.”

“c’est rien…..c’est normal.”

Apres plusieurs, longues et interminables minutes, pour tout expliquer.

Apres bien trop de tapes dans les dos, sorte de signe, pour approuver ou légitimer l’acte de bravoure qu’il venait de faire preuve.

Apres que le commandant, lui-même, soit venu le félicité, lui, le héros du jour.

Antoine pu enfin, retourné au près de sa dulcinée, qui avait vraiment fait preuve d’une patience d’ange.

En entrant dans la pièce, le silence avait fait place a la musique. Le repas était froid, bien sur.

“ je suis vraiment confus pour cette interruption, ma chère. Mais les hurlements de cette morveuse, étaient tout simplement, insupportables. Nous qui passions une si agréable soirée.”

“ attendez, laissez moi vous aider, non, non j’insiste…”

D’un pas rapide et assuré, Antoine se retrouva a cote de son invité. Il replaça délicatement la serviette autour de son cou, pour cacher l’ouverture qu’il avait du pratiquer un peu plus tôt, pour qu’elle aussi se taise.

“ voila c’est beaucoup mieux comme ca, non?”

“ et si nous passions au dessert.”

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