Au retour de l’automne

Patrick Gonzalez

Photo jean Loup Sieff

Le ciel a mal dormi,

il a les yeux gonflés, des cernes de nuages.

C'est la pluie gouttes à gouttes, qui glisse sur les vitres,

tic-tac silencieux qui scintille au brouillard.

 

Elle oscille muette, le front à la fenêtre,

pose ses mains à plat sur le verre qui claque.

La tête qui s'incline, caresse l'aube pale,

La lumière qui coule à la nuque, aux épaules,

en désir diaphane à la peau qui frissonne.

 

Le jour hésite encore, s'invite à la pénombre,

dessine contre ses courbes, offre le galbe aux ombres.

De reflets en reliefs, la chair, le grain de peau,

s'illuminent, s'égarent, songent et vagabondent.

 

C'est là, vacillante et nue, aux formes indécises,

femme entraperçue, seule au rideau d'ennui,

au coucher de la nuit, au retour de l'automne.

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