d'outre tombe

De là où je me suis creusé

Vidé, posé, percé de rouille

Aux préférences désamourées

Vaincu, glacé, brisé de trouilles

Bien résigné à m’étouffer

Du seul bâillon qui me dévore

Je garderai l’or et le blé

Ces souvenirs en passiflores

De là où je suis retiré

Caché, soumis, souillé d’abîmes

Des êtres absents et mordorés

Déçus, brûlés, veillés intimes

Bien obligé de supporter

Les dépressions de sous poitrine

Qu’à croire j’aurai toujours chercher

Sous petits mirages églantines

D’outre tombe, d’antre terres

D’encre monde, d’entre mère

je te prierai

D’outre tombe, d’âpres fers

D’hampe blonde, d’ambre mers

je me tairai

De là où je me suis celé

Fermé, brimé, noué de lierres

Aux permanences désabusées

Lassé, d’un trop défaut de chair

Bien décidé à voir filer

Les jurements et les prières

De jours meilleurs et délaissés

Des vies communes et leurs envers

De là où je me suis terré

Prostré, bloqué, saoul et amer

Sonné de trop de vérités

Que les désillusions profèrent

Bien résolu à n’être aimé

Que de l’argile sous mes doigts, serrent

Je garderai pour me chauffer

Ces cœurs battus dessous mes pierres

D’outre tombe, d’antre terres

D’encre monde, d’entre mère

je te prierai

D’outre tombe, d’âpres fers

D’hampe blonde, d’ambre mers

je me tairai.