Grand imprécis de météorologie
Mathieu Jaegert
Les bretons sont malins. Si la traditionnelle perturbation atlantique arrose leurs têtes comme il se doit, ils en font profiter en général le plus grand nombre d’entre nous, aidés en cela par les vents à dominante Ouest et par l’absence de relief digne de ce nom. Ils rabattent ainsi les frimas océaniques sur la tête de leurs compatriotes. Dans cette transaction météorologique à sens unique, seules les régions méditerranéennes sont épargnées. En résumé, on pourrait considérer qu’il pleut toujours en Bretagne au risque de se prendre en pleine face une pluie cinglante de reproches et d’insultes bien connues, voire surannées, du genre « il ne pleut que sur les cons ». Peu importe en fait. Certes, il pleut toujours mais ça ne dure jamais, pour les raisons évoquées précédemment.
Dans le Sud-Anis, l’épisode dit « cévenol » illustre l’adage de « l’arroseur arrosé » et permet de compenser largement le passage au Nord des dépressions venant de l’Atlantique. Au pied des Cévennes, il pleut rarement mais quand il pleut, ça dure…
Attardons-nous si vous le voulez bien sur la structure de ce genre de phénomène par comparaison avec le flux océanique.
La perturbation habituelle profite des politesses de l’anticyclone des Açores retranché dans ses confortables pénates pour prendre son essor et essorer quelques nuages sur nos têtes. Elle est précédée de manière logique par une levée du vent et un encombrement progressif du ciel. Sa personnalité plus ou moins brusque et violente présente toutefois une constante, elle est franche. Cette qualité lui permet d’aller droit au but sans hésitation. Elle ne stagne pas en Bretagne mais gagne sans rechigner les contrées de l’Est au relief accueillant et stabilisateur. Autrement dit, les pentes des Vosges, du Jura ou des Alpes lui offrent un épanouissement personnel sans commune mesure aux potentiels restreints des départements traversés jusque-là. L’épanchement en devient aisé et ample, rendant vert le moindre recoin de prairie. Bien évidemment, mais ce n’est pas le propos, une ville comme Colmar, commune la plus sèche de France, est protégée, par sa position privilégiée de l’autre côté des Vosges. Les régions de l’Ouest profitent ainsi rapidement de percées ensoleillées suite au passage de la perturbation, en attendant la prochaine jamais bien loin.
Le mécanisme est rôdé, le schéma classique. Le vent apporte les nuages porteurs de pluies passagères.
Mais revenons-en à l’épisode cévenol. Lui est beaucoup plus fourbe. Il est traître et fait tergiverser même le plus aguerri des prévisionnistes. Avant de précipiter, il se tâte et ne se hâte pas. Il ne se précipite d’aucune façon.
Il s’accapare les cieux facétieux et malicieux avant de déverser des rideaux d’eau. Le ciel s’encombre lentement de sombres présages soufflés par le vent du Sud turbulent puis largue de manière officielle son fardeau de haut, depuis les cimes cévenoles, prenant de la sorte les nîmois à revers. En effet, ceux-ci voient souvent les nuages défiler pendant deux ou trois jours avant de recevoir la première goutte.
Ainsi, alors qu’à Brest il pleut à dix heures, à Saint Brieuc une heure après et à Rennes à midi, dans un déroulement chronologique suivant la trajectoire Ouest – Est des nuages, dans le Sud anisé, les averses débutent le lundi sur les Cévennes, et finissent par déborder dans la plaine suivant le sens inverse du trajet des masses nuageuses gorgées de l’évaporation méditerranéenne. Ce sont les nuages n’ayant pas trouvé de place sur les versants surchargés qui reviennent enquiquiner les gardois du Sud…alors qu’un nuage ne passe qu’une seule fois au-dessus des coiffes des bigoudènes.
Quand je vous disais qu’ils étaient malins en Bretagne !
Même quand on pense y échapper, le phénomène se cantonnant parfois aux seules Cévennes, il y a un retour de flamme. Le revers de la médaille réside dans cet acharnement de la montagne à nous renvoyer par ricochet les eaux des rivières gonflées, jusqu’à la mer, inondant au passage quelques routes et villages…
Et si on en faisait profiter d’autres régions ?
Il faudrait alors rebaptiser l’épisode...et ce n’est pas d’actualité.
Pour l’heure, Evelyne Dhéliat prépare fébrilement son bulletin d’alerte orange, nonobstant (c’est son mot préféré) l’incertitude tenace de la prévision.
....pas mal du tout...j aime
· Il y a presque 12 ans ·mery
Belle étude "scientifiquement" tournée des caprices de l'eau du ciel épousant les courbes des reliefs rebelles ou pas ! Je viens de faire un voyage à bord d'un nuage ! Et c'est gris grisant !
· Il y a environ 12 ans ·theoreme
Mathieu, mon nami, t'es bon !! hugh, c'est tout ce que j'ai à dire...coup de cœur pour cette sournoise averse démontée et démontrée avec verve et talent...c'est bon...
· Il y a environ 12 ans ·lyselotte
C est pas mal,et moults cumulus bouts,ré,hic,et ta Evelyne,nœud,j connais pas ses cartes,mais la mienne,éé,( c est pas de la flute,)éé,des bristols Cansons,et une Chinesse cathédrale recto,et au verso,quelques verts de mots en vers de verre,et,aussi,ma,cette Evelyne m a chargé,plus sussuré de t écrire ces quelques bribes,issues de sa penséé,
· Il y a environ 12 ans ·elle aime autant l alphabet,qu elle te déteste et en lisant un profil de front ou de pont,elle ,heu,non,rien,enfin,si peu,éé,salut,et bonne journée,j aime bien la fraicheur de la franchise,oui,c est vrai,woulahhh,je te jure,Judas,Vista,Rhésus,allez tchin,a les cris,tu,reu,ut,ut,coin,coin,sagaies tristesses saillantes Sagan,Franche du naseau,persil,ile de lignes,sveltes houles élastiquesssssssssssss,stic,s,SNIFF,SNIFF,.
Fil,Hip,Oohhh, 18 Rockin Cher
sympa! toujours aussi bien écrit!
· Il y a environ 12 ans ·Karine Géhin
Jamais a cours de sources Mathieu ! Belle histoire d'eau de pluie...
· Il y a environ 12 ans ·nilo
Moi, ce que je préfère dans la plus, c'est quand elle rebondit sur mon visage, et sur mes paupières fermées. Merci pour ce texte Mathieu.
· Il y a environ 12 ans ·Lézard Des Dunes
Ah, enfin !!! Voilà un texte qui tient compte de la particularité et la diversité de nos belles Régions de France ! Très amusante, Mathieu, cette histoire d'O.
· Il y a environ 12 ans ·fuko-san
La quantité d'eau est constante sur la terre (depuis le départ et ouais !) il pleut donc partout dans le monde autant d'eau qu'hier mais pas toujours au même endroit (chacun son tour et ouais ! bis)8)
· Il y a environ 12 ans ·Poppy Kuzack
j adore tout ce que vous dites j ai un probleme...quand je mets un texte sur wlw je n arrive pas a l envoyer a mes amis. comment dois je faire?
· Il y a environ 12 ans ·Helene Bartholin
il ne pleut pas dans le midi, le ciel arrose la végétation c'est tout, dans le nord c'est à dire au sud de la Belgique et de l'allemagne, il y a rarement d'inondations car les autoqués tonnent et s'organisent et bossent pour contrer les vicissitudes du temps, cher Mathieu met de l'eau de coté pour le pastaga
· Il y a environ 12 ans ·franek