Hot Juillet
Christophe Paris
Juillet.
Les Marcels étaient de sortie, les shorts en bonne compagnie et les soutiens gorges laissés pour compte. Le soleil résistait aux charmes du sommeil. Cet Instant où les façades deviennent lingots, où les fenêtres s'habillent de feuilles d'or, où les peaux les plus blêmes se tannent de cette couleur caramel si appétissante.
La belle heure. La plus gourmande. La dorée.
Il y avait cet asphalte qui transpirait son odeur si typique, âpre, forte, mais curieusement rassurante. Moiteur bienfaisante qui borde le soir comme on s'enroule d'un drap pour la nuit. Il y avait cette sueur, eau de chaleur amère. Torpeur qui chatouille, excite, et mord le corps. Pluie de nous qui colle, glisse, agace, caresse, embrasse une peau qui pleure. Et puis il y avait moi, petite flammèche dans ce chaudron parisien. Il faisait caliente. Portée par les rayons de l'orange incandescente, les paupières écarquillées des façades laissaient déambuler une brise sensuelle. Malgré ce temps j'étais dans le brouillard, les cheveux en bataille et les yeux globuleux comme un poisson chinois. Je pestais sur une machine à laver revêche et retord. J'entendais s'enfuir mes jurons résonants ma colère dans une cour à qui rien n'échappe. Lassé, terrassé, harassé, dépassé par la technologie, je relevais la tête. Bouffée d'air...
A cet instant je pris mon envol. Le monde s'était arrêté. Mon cœur aussi sans doute. J'oubliais machine et tracas, je flottais la bouche béante, les yeux ouverts comme jamais. Je baignais dans un ailleurs qui noyait mes sens.
Elle était là, tableau vivant, encadrée par une fenêtre aux bras ouverts. Un étage plus haut à deux ou trois mètres dans l'immeuble d'en face. Je la voyais à demi tournée vers moi. Elle regardait ses fesses dans ce que je supposais être un miroir plein pied. Ses cheveux mi- longs d'un noir profond, étincelaient sous les braises de l'astre aux mille feux. J'étais figé comme un lapin dans les phares d'une voiture. Cette chevelure, fascinante lave en mouvement, brûlait mon regard. Aveuglé de beauté, je me sentais comme un volcan porté par un nuage. Elle était vêtue de cette fameuse petite robe noire assez courte qui va si bien à la gente féminine. Ce morceau d'étoffe au décolleté comme un grand sourire qu'on a envie d'embrasser. Sur la peau mate de son corps léché par le soleil, perlaient de luminescentes gouttes qui venaient mourir entre ses seins. J'avais la bouche pâteuse mais pas de soif, de faim. Une stupéfiante fièvre gagnait mon corps, je devenais flamme. Je me sentais brûler de désir, fasciné par une nature qui tout d'un coup m'apparaissait dans toute sa splendeur. Aucun rivage, aucun paysage, aucun visage ne m'avait autant bouleversé. Je comprenais en regardant ce corps si pur cette phrase si simple, belle nature. A ce moment, même si mon sexe turgescent tenait son rang grâce à une boutonnière pudibonde mais résistante, je ne pensais pas à la pourfendre.
Je devenais le spectateur d'une nature qui devant moi dévoilait sa quintessence. Elle se pencha vers l'avant laissant ainsi choir sa crinière satinée. Je découvris alors cette si jolie nuque, longue, fine et fragile. Ce cou si accueillant sur lequel j'aurai voulu poser un baiser et m'y lover. J'étais statufié, pourtant je tremblais d'émois. Mon cœur, cheval effrayé par le tonnerre, battaient mes os de ses ruades. Puis elle jeta sa tête en arrière pour se recoiffer. C'est à cet instant qu'elle m'aperçût. Je vis alors son visage si doux, ses yeux, improbables émeraudes, qui me fixaient sans plus qu'aucun cil ne batte. J'étais pétrifié, de gêne, de honte, d'effroi, d'envie, de culpabilité, de désir, d'émerveillement, de troubles. Je me sentais mal mais je ne pouvais ni bouger ni détourner mon regard, je ne respirais plus. Elle me dévisagea d'abord avec surprise puis avec un pli entre ses deux yeux marquant son mécontentement. Je ne pouvais fermer la fenêtre, je ne pouvais détourner le regard, je ne pouvais réagir. Je pense qu'à cet instant elle comprit que je la regardais autrement, naturellement comme on contemple la mer ou la danse des flammes du feu de bois. Alors elle continua ne me lâchant plus du regard. Un léger sourire pliait ses commissures comme les draps des amants, son regard rayonnait de douceur et d'attention. Elle se mit face à moi et fit descendre d'un geste lent sa première bretelle, ses doigts caressant son épaule découvrant un sein au galbe de déesse.
Puis ce fût la deuxième attache qu'elle fit capituler d'un seul doigt dévoilant sa poitrine jusqu'au début de son bassin. La tête me tournait, j'avais le souffle court, mon cœur battait si fort que ma nuque allait exploser. J'avais mal au sexe, je me sentais béton. Je fermais enfin la bouche et serrais mes dents comme si on allait m'opérer sans anesthésie. J'avais les narines comme un taureau qui a vu rouge, je respirais à grande bouffées, j'étais saoul de désir.
A chaque seconde je croyais défaillir. Puis elle secoua doucement ses hanches de gauche à droite, délicatement, gracieusement, diaboliquement. J'étais ensorcelé. L'étoffe chutait doucement, comme moi, dévoilant tout son corps nu sans pudeur. Ce n'était plus une femme c'était une esquisse, un dessin, une peinture vivante, brûlante, affolante, bouleversante. Je voulais lui parler mais aucun son ne sortit. Elle restait nue imperturbable avec ce regard qui me tenait en laisse. Cette poitrine que j'aurai voulu porter à mes mains qui semblait si ferme, si dense, ses pointes dures tournées vers le soleil, cette peau dorée si brillante, ce sexe si offert, ces lèvres si visibles qui me donnaient l'eau à la bouche, m'en léchant les babines comme un chien en ruth, je redevenais bête je sentais l'appel de la nature. J'essayais de me résonner. Je n'arrivais plus à avaler ma salive, j'avais le bas ventre qui se creusait, le corps qui se bandait sans qu'aucun muscle n'y échappe. Son sourire s'agrandissait à chacun de mes troubles mais toujours avec bienveillance. De la main gauche elle se caressa le sein d'un geste circulaire et lent le serrant doucement entre ses doigts à la manière d'un peintre qui mélange de précieux pigments. Son autre main pris le même chemin mais cette fois tirant doucement sur sa pointe. Je me passais la main droite sur mon menton à plusieurs reprises, je me pressais la mâchoire pour lutter contre ma dureté. Elle fît glisser ses deux mains doucement vers cette vallée qui m'était offerte au regard, ses mains suivaient le chemin de son bassin puis de ses fesses surfant sur ses courbes, vagues du corps, déferlantes d'amour, pour finir plongeant dans son sexe. Elle poussa un léger feulement, frêle, beau, sensuel, en penchant la tête en arrière et de côté. Elle continua ainsi devant moi quelques secondes puis sans doute prise d'énormes remords, de gêne, de honte, elle tira le rideau d'un coup, puis rien... Puis un cri .
Plus jamais je ne vis cette fenêtre s'ouvrir à nouveau...
Christophe Paris.
Je me suis laissé emporter... comme ça, sans prévenir, comme ça vient...
· Il y a environ 10 ans ·Exactement comme ton personnage.
Une vision magnifique (et évidemment respectueuse) comme je crois chacun de nous en rêve. Comme ça, tout simplement.
Très bien écrit.
wen
oh bah salut wen content de te lire et merci de ton passage et de ce commentaire vraiment agréable à lire, ton com me fait très plaisir merci, mais énorme le merci :)
· Il y a environ 10 ans ·Christophe Paris
tu y as mis un texte on ze concours ?
· Il y a environ 10 ans ·Christophe Paris
Nan, pas encore.
· Il y a environ 10 ans ·Après une grosse et hyper agréable période d'inspiration cet été et en septembre, c'est compliqué niveau boulot en ce moment et j'ai beaucoup moins de temps.
Mais je devrais y arriver avant la fin de la semaine en reprenant un texte déjà écrit que je dois retravailler un peu.
Ce que j'écris d'habitude est à mon avis un peu trop... hot pour le concours.
Il va falloir que j'édulcore !
wen
ti coquin va ! bon je checkerai :)
· Il y a environ 10 ans ·Christophe Paris
Ben dis-donc je l'avais ratée celle-là!!! Tout d'un coup j'ai eu un coup de chaud...Hmmmm! Bravo et bonne chance!!! kiss
· Il y a environ 10 ans ·vividecateri
J'ai chaud. Hyper chaud!
· Il y a plus de 10 ans ·jasy-santo
:-) Trop gentil de me lire encore marci !!!
· Il y a plus de 10 ans ·Christophe Paris
un vrai plaisir ;-)
· Il y a plus de 10 ans ·jasy-santo
Comme un lapin dans les phares c'est génial, j'aime bien aussi les shorts en bonne compagnie c'est marrant, ouh là là ce cocktail hormonal au 4ème étage !! pah pah pah....
· Il y a plus de 10 ans ·Laure Cassus
Oauis j'aimais bien celle-là :) marci laure
· Il y a plus de 10 ans ·Christophe Paris
Pfff ! Mais qui es-tu Christophe ?
· Il y a plus de 10 ans ·C'est un beau texte sensuel . "Fantasme sur cour" !
C'est bien écrit, en retenue et érotique ce qu'il faut. Merci de m'avoir signifié de passer par là !
Sylvie Loy
Qui es tu christophe ? ouais j'ai du mal à me comprendre moi aussi y compris au niveau écriture, merci pour tous ces supers compliments
· Il y a plus de 10 ans ·Christophe Paris
Enchanteur ce texte, des descriptions poétiques qui m'ont plu, un peu de chaleur dans cet hiver est toujours agréable!
· Il y a plus de 10 ans ·sautumn
Merci Mark c'est gentil et tu me fais remonter la note , ah les parisiennes et leurs tites robes....Merci pour tes termes élogieux !
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
Sacrées émotions et ton but étant de donner chaud au lecteur, tu as brillamment réussi ! Et je confirme pour les robes noire courtes :). Que calor amigo del Paris
· Il y a presque 11 ans ·mark-olantern
Merci pour la remarque, bah tu sais j'essaye donc je tâtonne , en même temps le but est atteint dans ce que je lis de ta critique, l'essentiel n'était pas pour moi le mystère mais de donner chaud à mon lecteur !! j'aime beaucoup tes remarques toujours constructives.
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
je voulais te dire que j'étais par contre enchantée de la première partie avant que tu ne croises du regard cette fille. Là la suggestion était parfaite.
· Il y a presque 11 ans ·elisabetha
Merci c'est gentil elisabetha et ça me fait plaisir de voir le vocabulaire que tu utilises, fais plaisir.
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
ah! j'ai été plus fascinée par ta jouissance à te glisser à fond dans l'écriture, que par ton histoire, auquel je n'ai pas accroché. Mais la danse des adjectifs, des couleurs, des sueurs, et des envies de moiteur sensuelle, je me suis régalée.
· Il y a presque 11 ans ·Il manque pour moi un peu de mystère . Tu montres tout, tu me voles mon imaginaire en faisant cela.
elisabetha
Hé bien le "waouw" est déjà pris!!alors je dirais c'est chaud!c'est sympa..vive l'été !!
· Il y a presque 11 ans ·Sweety
Merci beaucoup sweety pour le commentaire.
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
wha !
· Il y a presque 11 ans ·blonde-thinking-on-sundays
Ah bah j'essaye d'autres trucs ...ça t'as plu en style ?
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
Et merfi pour la note...
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris
encore une fois je trouve que tu progresses chaque jour ! Tu as bien fait transparaître le côté prenant et pétrifiant de la scène, j'ai bien aimé le début avec de très jolies tournures sur l'été. Bravo
· Il y a presque 11 ans ·blonde-thinking-on-sundays
ah cool.. merci pour le retour :)
· Il y a presque 11 ans ·Christophe Paris