JE SUIS (encore…)

nyckie-alause

Merci à Ade pour l'impulsion … et à tous les autres qui ricochent sur ce texte (ou ce titre)

Je suis l'homme qui passe le regard droit et fier, 

Je suis l'enfant qui court sans reprendre son souffle,

Je suis,

Je suis l'amie qui compte,

Je suis l'oiseau moqueur,

Mais quand je me retourne je ne vois que mon ombre.



Je suis le temps qui passe au rythme des saisons

Je suis la course des nuages, 

Je suis l'odeur du pain au petit jour levé

Je suis les feuilles rouges que le vent fou disperse

Je suis si  impatiente 

Que l'ombre qui me suit 

Par moment se confond avec celle d'un autre




Je suis la vague qui s'étale,

Je suis le coquillage que la mer a usé,

Je suis l'idée d'amour jusqu'à le rencontrer.

Et quand je me retourne

Son ombre me surplombe, prête à me protéger

De tout ce qui poursuit un dessein destructeur


Et si je me retourne

Les ombres me submergent et me laissent béante

Les membres dispersés

Et en les rassemblant je suis une, 

Enfin, composite, compacte.




Mon esprit acéré et mon âme égarée

Repense le chemin que j'ai suivi tantôt

Où devant moi marchaient 

L'homme au regard fier et l'enfant éperdu,

L'amie tant attendue, la mouette rieuse,

Les années, les vies croisées, l'amour

Qui disparurent

Ce temps que j'ai perdu à regarder derrière et à compter mes rides.

Je suis ce que je suis et ne suis plus personne.


Perdue dans mes regrets, comblée de mes années

Je les vois s'avancer dans mon ombre tremblante

Ces enfants sont les femmes et  hommes de demain

Ils et elles me suivent, se suivent, se suivront.

Je suis vieille, 

Je suis, 

Mais plus pour trop longtemps



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