LA "SAINT-VA-T-EN LOIN"

Pascal Germanaud

LA SAINT « VA-T-EN LOIN »

 

Elle était belle mais

C’était une emmerdeuse

Ce joli mois de Mai

A fait d’elle une hideuse

Et puis moi sans souci

La trouvant somptueuse

J’ croyais qu’avec des « Si »

Je la rendrais heureuse

Elle a su me montrer

Que j’étais dans l’erreur

Elle a tiré un trait

Sur cette histoir’ de coeur

 

Et comme en Février

J’ n’étais pas aux p’tits soins

Ell’ s’est mis à crier

C’est la Saint « Va-t-en loin »

C’est la Saint « Va-t-en loin »

 

Croyant avec ardeur

Qu’ell’ disait ça pour rire

J’ai appris qu’ le meilleur

Est lié avec le pire

J’ai vendu mon orgueil

Et aussi mon empire

Contre un recoin de feuille

Afin de lui écrire

Elle a su me prouver

Que les fleurs ça se cueille

Qu’ si j’ n’en ai pas trouvées

J’ai l’ bois pour mon cercueil

 

 

Et sans me fair’ prier

J’ai ramené du foin

Ell’ s’est mis à crier

C’est la Saint « Va-t-en loin »

C’est la Saint « Va-t-en loin »

 

Convaincu par l’amour

J’ai embrassé ses lèvres

Sans savoir qu’ le bruit court

Plus vite que le lièvre

J’aim’ les allers-retours

Mais d’ la main ça achève

La gifle fait toujours

Comme un abcès qu’on crève

Elle a su me donner

La leçon du courroux

J’ai su lui pardonner

En tendant l’autre joue

 

Et sans me fair’ briller

D’autres en auraient fait moins

Ell’ s’est mis à crier

C’est la Saint « Va-t-en loin »

C’est la Saint « Va-t-en loin »

 

En attendant d’avoir

Une femme plus tendre

Je me dis qu’il faut voir

Si c’est si bon d’attendre

J’ai du mal à savoir

J’ai du mal à comprendre

Pourquoi c’est le trou noir

Mais tout est bon à prendre

Elle a su m’accabler

De maintes et maintes fautes

Avec d’autres, d’emblée

Je remont’rai la côte

Je ne suis plus lié

J’ai détaché mes liens

Je n’entends plus crier

C’est la Saint « Va-t-en loin »

C’est la Saint « Va-t-en loin »

 

Elle était belle mais

C’était une emmerdeuse

Ce joli mois de Mai

A fait d’elle une hideuse

Et puis moi sans souci

La trouvant somptueuse

J’croyais qu’avec des « Si »

Je la rendrais heureuse

Elle a su me montrer

Que j’étais dans l’erreur

Elle a tiré un trait

J’étais un emmerdeur.

 

 

                                    Le 27/03/99.

                                                       Pascal GERMANAUD

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