Le comte de Monte Cristo
sabsab
N'avez-vous jamais rêvé d'écorcher le cœur de vos ennemis? ni faire de la loi du Talion un code d'honneur? N'avez-vous jamais ressenti ce désir impropre de vous venger de quelques uns? N'avez-vous jamais pensé trouver le repos que dans la chute lente et douloureuse de l'homme qui vous a fait sombrer? N'avez-vous jamais chuchoté au creux de l'oreille de ce vilain "œil pour œil, dent pour dent" avant de lui trancher froidement la gorge?
Qu'il est facile de céder au fantasme de vengeance. Qu'il est difficile de la mettre à exécution.Imaginez un beau jeune homme, farci d'amour et d'innocence, gentil et doux comme un agneau, jeté à tord dans un cachot par des hommes vils et conspirationnistes. Imaginez-le pourrir dans ce trou indigne durant quatorze longues années, rêver de sa femme, sa famille et voir ce rêve s'effriter comme une pierre d'argile. Ou encore voyez-le songer aux traites qui se prélassent et aux bonheurs de ses bourreaux. Imaginez-le enfermé entre ces murs sombres avec les fantômes de son passé et ceux de son triste avenir. Enfin, imaginez-le concocter - durant des milliers de nuits sans sommeil - sa vendetta contre les coupables de cette infamie. La vengeance n'est-elle pas un plat qui se mange froid Monsieur Dantès? Un plat élaboré pendant 14 ans, réfléchi, concocté avec rage, mijoté avec passion, réchauffé puis refroidi jusqu'à la grande dégustation. Un plat dont le lecteur se délecte dans la seconde partie du Comte de Monte Cristo d'Alexandre Dumas. Un plat magistral ! (Avouons cependant que sur plus de 1000 pages, quelques centaines sont un peu indigestes).Dans la première partie de cette immense œuvre, sorte de pieuvre littéraire, Dumas met en place le sordide complot contre Edmond Dantès, la captivité au large de Marseille, au château d'If, la rencontre avec le mystérieux Abbé Faria, les secrets de trésor de ce dernier, l'incroyable évasion, les flots d'or sur l'île de Monte Cristo, le désir de vengeance, la vengeance. Mille personnages échelonnent les pages de ce chef d'œuvre. Mille complots se dessinent. Mille histoires s'entrechoquent sur fond de Bonapartisme. Un seul triomphera.Le Comte de Monte Cristo n'est pas un livre pour enfant. C'est un livre pour adulte qui rêve de redevenir enfant. Le lire et relire c'est ce qu'on a de mieux à faire quand cette envie nous prend et quand nos rêves de vengeance nous caressent trop souvent...
Une réflexion (analytique) plus qu'intéressante. Sans entrer dans les détails du texte, La finesse, et de l'écriture, et de la structure m'épate. Quelle idée géniale les petits caractère, en ce qui a trait à l'oeuvre de Dumas. Malgré que le thème central demeure la vengeance - ni confirmé, ni infirmé - l'arrimage du texte se fait en souplesse... soulevant les pôles attractifs (vengeance et roman), donc double articulation. Impossible de lire dans le contenu, une position claire concernant ce thème. Cool ton texte, Sue.
· Il y a plus de 8 ans ·suemai
J'aime beaucoup!
· Il y a plus de 12 ans ·nephtalyah
excellent idée, c'est génial de se replonger dans un gros bouquin pendant les vacances, quand on sait qu'on pourra le reprendre plusieurs fois pas jour pour s'en délecter...!
· Il y a plus de 12 ans ·woody
sabsab II, le retour.
· Il y a plus de 12 ans ·@ Marcel : et moi de répondre parce que je peux pas m’en empêcher : Non, j’ai vu monter personne !
Christophe Dessaux
j'adore!!!
· Il y a plus de 12 ans ·Sweety
Avez-vous vu Monte-Cristo?
· Il y a plus de 12 ans ·Marcel Alalof
Merci pour ce texte. C'est plus la dimension de revanche avec sa jouissance que celle de la vengeance avec son goût amer qui m'a plus dans cette histoire.
· Il y a plus de 12 ans ·Edwige Devillebichot
Oui, déjà lu sur ton blog. Merci de ta recommandation ;)
· Il y a plus de 12 ans ·bibine-poivron
Monte Cristo est une de mes lectures de cet été. Je sors de la première partie et aborde l'épisode "Le moyen de délivrer un jardinier des loirs qui mangent ses pêches". Tout un programme! Cependant, lorsque tu parles de quelques centaines de pages indigestes, c'est parce que tu oublies de rendre à César ce qui est à César. Les mauvaises pages sont de Dumas, tout le reste, et cela se sent, est d'Auguste Maquet, l'un de ses nègres litéraires parmi les plus prolifiques et les plus talentueux.
· Il y a plus de 12 ans ·Enfin, le livre lui-même, plutôt que de la vengeance qui reste un prétexte, traite des rapports de pouvoir qu'ont les êtres humains sur leurs semblables, y compris dans les relations amoureuses. Une vraie "leçon de choses" sur les rapports humains. Passionnant!
Je suis ravi que tu en ais parlé.
Frédéric Clément