L'exutoire

tzsara

La cendre et ton cœur. Je frôle le poétique. Un stylo à la main, je regarde de loin le monde frénétique. Je n’y vois que des silhouettes. Et puis, toi et les autres, toi et la foule, toi et l’autre. Ultime instinct de survie ; l’autre que je maudis au fond de l’oubli. Et je suis ailleurs ; dans toutes les mains qui se tripotent en silence, dans tous les pieds qui se frottent dans les coins sombres, dans toutes les bouches qui s’embrasent dans l’ombre. Je cherche, enfoui  au fond de moi, le souvenir de nos draps. Onanisme inouï ou instant de survie, je respire. Je fume ma cigarette et sa fumée. Je fume ton souvenir et sa buée. On n’est plus. Tout Paris s’offre à moi. Rêche et trivial. Et je suis en toi. Frêle et anale, parmi la foule accidentelle, tirant sur ton ventre ingrat, allant par le bas chemin et encore plus bas que terre. Au sommeil du monde, riant au miroir qui nous admire, je perds pieds. J’étais bien avec mon café. Reprenons la fin et recommençons. Je ne t’aime plus.

Tu aimais bien l’Ecritoire, beaucoup moins nos petits morceaux de temps et notre passion. Je maudis l’espace de nos plaisirs bannis, le présentoir de nos amours finies où l’on se moquait des gens qui buvaient du thé. Je souris. Le goût amer du café est onirique. L’amertume dans l’âme et les traces de ton doigté dans le cul, je me frotte contre le banc. Enfonce-le au fond de mes tripes, encore plus loin, encore plus mal. Possède-moi, déchire ce sein et baise-moi ; encore plus fort, encore plus cru, encore plus sale. Glisse ta main entre mes cuisses, rattrape l’infinie jouissance ; encore plus haut, encore plus bas, encore plus profond, au fond de mes jambes souples et engourdies. Viens en moi. Pénètre ce corps ; encore plus dur, encore plus mal, encore plus sale. Les Dieux en jupes-culottes ne portent plus de noms et au nom de ta putain je ne t’aime plus.

Névralgique, je déambule dans l’appartement. Tu reviens à chaque fois me rappeler le goût de l’excès, la salope Vénus, les préludes des bons coups, ta froideur insoumise et l’indélébile passion. Je t’envie cette certitude de me croire éternellement tienne. Moi, je languis, les mains sur tes reins. Je m’autodétruis, je me morfonds, j’exulte dans la souffrance, dans l’inadaptation passionnante du plaisir dans la soumission. Et tu jubiles avec ton sourire en travers. Je t’écris ces mots en hommage à cet instant perdu où nous nous sommes aimées. Je t’écris puisque tu n’es plus matière à écrire. Je t’écris ces mots vides ; vides de toi, vides de nous au goût amer de ma bile. Balançant entre le narcissisme et l'autoflagellation de ma sexualité névrotique, je touche à l’ombre de mon cul. J’ai péché. Tu es mon désir sans mains. Et je suis tienne dans la masturbation de nos âmes qui s’aiment.

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