Mondialisation de la connerie

Certains éminents spécialistes et chercheurs émérites considèrent avec un certain à-propos que je leur envie, et avec tout le temps conféré par leur fonction, que la bêtise humaine s’étale. A cela, vous allez vous empresser de rétorquer avec tout autant de pertinence qu’il est complètement inutile d’être spécialiste ou intellectuel pédant pour établir ce genre de constat. Oui mais voilà, les deux adjectifs dont je les ai affublés d’emblée, « éminents » et « émérites », leur offrent la possibilité de nommer le phénomène. Puis de déposer la marque qui apparaîtra dans la littérature qu’eux seuls consulteront. Pour le sujet qui nous occupe, ils ont appelé cela la « mondialisation de la connerie ».

Et non seulement la bêtise se mondialise, mais en plus elle est actuellement propulsée à très grande vitesse vers des cieux inexplorés jusque-là. En général, il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour trouver des exemples. Là si. Il faut aller loin. Quoique. L’exemple du jour, et il pourrait y en avoir bien d’autres tant notre Terre est ronde sans que le Monde soit en capacité de tourner très rond, concerne une propulsion de la connerie en direction de terres inconnues, le tout piloté par un amas de bêtise au sol.

Inutile donc de tourner plus que ça autour du pot de connerie qui s’étale à la manière inverse de la confiture. C’est-à-dire beaucoup de connerie, diffusée amplement, et rapidement.

Ainsi, avec tout le respect que je porte aux rêveurs émérites (oui il existe des rêveurs éminemment émérites) et à leurs projets les plus fous mais néanmoins sérieux, je m’interroge sur l’importance d’envoyer un robot sur Mars.

Je peux vous dire que ce n’est pas simple à comprendre pour le plus commun des mortels terriens accaparés par des considérations bassement terre-à-terre, alors le plus hors du commun des extraterrestres martiens, même s’il n’y comprend rien, doit bien se marrer.

Il est évident que les recherches de ce type auront des retombées. Au moins celles des débris du robot explosant dans l’atmosphère une fois que les habitants de Mars auront trouvé le moyen de lui signifier la sortie…

D’ailleurs, après quelques jours, les ingénieurs ont élucidé une première énigme. Un trou important apparaissait sur la première image reçue. Trois jours après, les spécialistes (ils avaient rangé soigneusement leurs qualificatifs) avouaient timidement que le cliché représentait l’impact du robot à son arrivée sur Mars…

Et tout ça pour quelques broutilles d’euros à quelques millions près…