Murmures du carnet

lilii

Il n'aura pas seulement fallu de la soupe et du temps pour grandir. Tout ça, c'est ce qu'on veut bien nous raconter quand on est petit. Mais on grandit, vite. Moi, j'ai pas grandi progressivement, ça s'est fait d'un coup avec une claque, la première, celle qui fait mal pendant longtemps parce qu'on ne s'y attend pas, parce qu'elle vient de ceux qui sont censés nous aimer et nous prendre par la main.

C'est à partir de là que tout a commencé, lorsqu'on s'aperçoit, que cette claque, en fait symbolique, marque tout autant la chair avec violence, que le sang reste comme figé, le pouls dans les tempes, sidéré.

Peu importe aujourd'hui qui a donné cette claque et pourquoi. Tout ce qui reste à présent , c'est ce que je suis devenu après tout ça. Il y a un commencement dans toutes les histoires, mêmes les plus ordinaires, il y a cette brèche dans le départ, quelque chose d'infime qui se renverse, qui tombe et se casse et c'est des morceaux que naissent, ce que nous sommes, des bribes de facettes, des pièces rapportées, des extraits des autres.

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