Ne me pars pas !

Hervé Lénervé

On a déjà vu rejaillir le feu de l’ancien volcan qu’on croyait chez sa mère.

-         Tu vois, Hervé, Ce que dit Piaget dans son épistémologie du sens commun...

-         Tiens, en parlant d'ça ! Regarde le mot qu'elle m'a laissé, ma femme : « JE PARS ! » Ca, c'est bien les bonnes-femmes, elles ne mettent même pas les motivations de leur départ.

-         Peut-être qu'elle voulait écrire : « je pars... faire des courses. »

-         Ouais, possible... mais peu probable, tu connais des courses qui durent plus que trois semaines, toi ?

-         Peut-être que dans son élan, elle n'ait pas eu le temps d'écrire « je pars... t'acheter un cadeau ? »

-         Un cadeau, mon cul, oui! Alors, là, le dernier cadeau qu'elle m'ait fait remonte à vingt ans, j'l'avais mis directement à la poubelle. Elle ne m'en a jamais refait depuis. Alors, ne me parle surtout pas de la gratitude des femmes.

-         Bon c'est vrai que même pour un cadeau, trois semaines, c'est long. Maintenant, admets que tu es assez difficile, toi, sur les cadeaux, quand même, reconnais-le ! Elle cherche peut-être encore.

-         Admettons ! Putain, il a intérêt à me plaire, le cadeau de trois semaines, autrement poubelle direct.

-         Allez, ne te tourmentes pas, peut-être qu'elle voulait écrire : « JE TE QUITTE PARCE QUE TU ES UN SAL CON ! »

-         Non, « sal con » ce n'est pas dans son vocabulaire, elle aurait écrit « gros con ! » Tiens, j'entends les clés, elle rentre. Alors, là, elle va m'entendre pour les courses...

« C'est toi, chérie ? Tu m'as ramené un cadeau ? »

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