J'avais des larmes dans les yeux, et de l'ivresse dans l'âme. J'ai rabattu ma capuche et laissé l'air entrer par la fenêtre de la vieille Chevrolet, et le sable rouge m'a léché le visage. J'avais le souffle saccadé, le sang qui palpite, des images dans la tête et d'autres choses encore, qui n'avaient pas de nom. Les montagnes devant, terminaient l'horizon, barraient l'infini avec le fini des sommets, avec la terre dégarnie qui brûlait au soleil, et des plantes qui poussaient un peu malgré elles. Le vent dans mes oreilles portait le chant de la mer, de la vague qui hésite, entre le rivage et l'océan, et c'était on disait, la faute de la lune. Et j'en pleurais davantage, comme les grands romantiques, qui trouvent faiblesse dans les petites choses, que les femmes de ce siècle, ne pouvaient leur donner. J'ai arrêté la voiture en bord de piste, boire l'eau un instant contre la vieille Chevrolet. C'était pour ces moments-là que maintenant je vivais, où la fuite des habitudes se jetait dans le réel, pour y croiser dans l'émotion, la plus grande des évidences, celle qu'il faut suggérer sans jamais dire, pour contenter les âmes rebelles. Nous étions les fous, les voyageurs, les nostalgiques d'une autre époque, d'avant, bien avant nous, quand l'Amérique c'était rien sinon le rêve de l'Ouest, l'inconnu, ton cheval et des terres à découvrir, nous étions les hommes que les mères montraient du doigt pour dire à leurs enfants, ne suivez pas leur chemin. Et nous allions par les déserts et nous allions par les cités, saisir dans la soumission cette sublime réalité, et aussi parfois, ce qu'on y trouvait à la marge, les caravanes mauresques et les palais andalous, les femmes ridées aux poèmes éclatants. Y avait dans notre verbe, la sagesse des prophètes, un flot souverain à contre-courant de la marche, au-dessus des plats pays et des nations endormies, par delà Hong-Kong et ses soeurs asiatiques, et par delà les confins des sphères étoilées. Nous étions au rang des premiers fugitifs, qui fuyant vers eux-mêmes, s'arrachaient aux artifices, et trouvait en eux, leur nature profonde.
J'adore, vraiment j ai pas de mot, c'est un vrai j'adore, c'est le genre de texte dont je vais garder un souvenir longtemps et que je prendrai plaisir a passer relire
J'adore, vraiment j ai pas de mot, c'est un vrai j'adore, c'est le genre de texte dont je vais garder un souvenir longtemps et que je prendrai plaisir a passer relire
oh les belles phrases et les belles tournures
· Il y a plus de 9 ans ·Christophe Paris
bô waoh
· Il y a plus de 9 ans ·Christophe Paris
Pouah c'est pathos dès le départ; j'avais des larmes dans les yeux et ...pffff nul !
· Il y a plus de 9 ans ·jonathan
C'est magnifique et ça dès la première phrase. Chapeau !
· Il y a plus de 9 ans ·feather
J'adore, vraiment j ai pas de mot, c'est un vrai j'adore, c'est le genre de texte dont je vais garder un souvenir longtemps et que je prendrai plaisir a passer relire
· Il y a plus de 9 ans ·parismrs
J'adore, vraiment j ai pas de mot, c'est un vrai j'adore, c'est le genre de texte dont je vais garder un souvenir longtemps et que je prendrai plaisir a passer relire
· Il y a plus de 9 ans ·parismrs
De la poésie pure
· Il y a plus de 9 ans ·nyckie-alause
Ce texte est une pépite. Brute. Merci.
· Il y a presque 10 ans ·ellis
Comment c'est magnifiquement sublime.
· Il y a presque 10 ans ·dreamcatcher
Belle envolée lyrique.
· Il y a presque 10 ans ·Cleo Ballatore