Par une nuit bleutée
Laurent H
Une jeune fille marchait, à l’ombre d’une allée d’arbres blancs,sans doute des bouleaux.
Il était tard et il faisait nuit, une seule étoile perçait les nuages et éclairait le ciel d’une vague lueur bleutée.
La jeune fille s’arrêta près d’une étendue d'eau.
Elle regarda distraitement un ibis rouge rouge, en train de nager silencieusement.
Mais elle n’était pas seule.
Un chat, qui paraissait gris, comme tous les chats durant la nuit d’ailleurs même les nuits bleutées, regardait en l’air, dans les branches des arbres blancs, sans doutes des bouleaux.
Alors qu’elle contemplait ce chat, gris puisqu’il faisait nuit, une nuée d’oiseaux s’envola brusquement des branches des arbres blancs, blancs comme des bouleaux. Les oiseaux eux étaient noirs, et le chat, gris à cause de la nuit, les observait.
La jeune fille compris pourquoi le chat paraissant gris par cette nuit bleutée observait les branches des arbres blancs.
Il sentait la présence des oiseaux noirs. Il les voyait de ses yeux jaunes, il les voulait.
Elle se dit alors que le chat lui ressemblait beaucoup. A moins que se soit elle qui ressemble au chat.
Elle revint sur ses pas et observa ce qu’elle avait quitté quelques minutes plus tôt.
Une forme inerte sur le sol, une forme sombre, qui paraissait même noir, à cause de la nuit, de cette nuit bleutée faiblement éclairée par une seule étoile.
Le corps, petit et chétif, paraissant noir, était en fait livide, presque blanc.
Elle l’observa, d’un œil, en fait de deux yeux, curieux. De son vivant il était plutôt rose. Ni blanc, ni noir.
Etrange ces histoires de couleurs.
Sur cette réflexion elle se pencha en avant et pris par terre son manteau qu’elle avait laissé là à cause de la relative chaleur de cette nuit faiblement éclairée, de cette nuit bleutée.
Elle le posa sur ses épaules, réfléchit puis l’enfila complètement et le boutonna jusqu’en haut, malgré la chaleur.
Elle ne voulait pas qu’à son retour à la civilisation on remarque les tâches sur son pull blanc, ces tâches qui dans la nuit bleutée et faiblement éclairée par une unique étoile paraissaient noires.
Ces tâches qui étaient en fait rouges, rouges comme l'ibis....
très joliment hypnotique ;-)
· Il y a plus de 10 ans ·Blackswan
Subtil... =)
· Il y a plus de 12 ans ·willowwhite
Délicieusement étrange oui.
· Il y a plus de 12 ans ·J'en ressors mordu...
wen
Etrange ...
· Il y a plus de 12 ans ·corinne-antorel
Bleu dans l'âme, car une porte doit être ou verte ou fermée, jaune le soleil de nos envies. CDC rouge comme le cœur !
· Il y a plus de 12 ans ·Patrice Merelle
j'ai beaucoup aimé la répétition des mots et l'étrange effroi qui glisse tout doucement...
· Il y a plus de 12 ans ·Karine Géhin
En tant que daltonien assumé, je salue le texte. Bravo Laurent.
· Il y a plus de 12 ans ·Mathieu Jaegert
merci pour ce partage c'est tres bien :))))
· Il y a plus de 12 ans ·Stefanie Opalia
jooooli !
· Il y a plus de 12 ans ·Laurence Marie Legrand
Des couleurs sur des mots qui finissent en une jolie mélodie :))
· Il y a plus de 12 ans ·thalia
Joliment écrit !
· Il y a plus de 12 ans ·mamzelle-vivi