Philosophie et Pissenlit
Alinoë
Enfant, il m’arrivait souvent au détour de mes ballades solitaires de croiser, par hasard, un pissenlit tout blanc, en fin de vie. A peine arraché à la terre et fermement pincé entre mes doigts, je prenais une grand inspiration pour souffler de toutes mes forces.
Aussitôt, les petites graines duveteuses s’envolaient aux quatre vents. Je les regardais ainsi s’éloigner au gré des courants tels de petits nuages de beau temps. Qu’ils étaient beaux ces montons blancs, libres de leurs mouvements !
Je les imaginais s’envoler et s’éloigner jusqu’à trouver l’endroit idéal, la petite parcelle verte prête à les accueillir. Là, ils pourraient s’installer et doucement pousser, grandir avant de libérer une nouvelle portée de moutons blancs à disperser au vent.
Puis, une fois tous perdus de vue, je laissais tomber la tige sans vie au milieu des hautes herbes et je n’y pensais plus jusqu’à la prochaine fois.
L’autre jour, alors que je rentrais chez moi, sur le bord de la route m’attendait un pissenlit en fin de vie. Après un moment d’hésitation, je me suis accroupie et délicatement entre mes doigts je l’ai saisi.
Je n’ai pu m’empêcher de ressentir un petit pincement au cœur lorsque la tige s’est brisée et que la vie l’a quitté.
J’ai pris une grande inspiration et j’ai soufflé de toute la force de mes poumons. Comme dans mes souvenirs, les petits moutons blancs se sont détachés du cœur avant de s’envoler tout en douceur.
Je les ai regardés s’éloigner lentement.
Je les imaginais se laisser porter par les courants, éparpillés aux quatre vents, perdus, déboussolées. Je les voyais déjà désespérés, survolant péniblement la triste ville à la recherche de la moindre parcelle de verdure, espérant s’y poser et peut-être pouvoir pousser.
Je suis restée là longtemps, à scruter l’horizon, cherchant encore à suivre des yeux l’un d’entre eux.
Et puis, j’ai réalisé que je les avais probablement tous tués. Il y avait peu de chance pour qu’un seul pissenlit naisse de celui-ci.
Un soupir me quitta bien malgré moi tandis que j’observais, serrée entre mes doigts, la tige sans vie de cette fleure dégarnie.
Je la laissai tomber au milieu des rares brins d’herbes à mes pieds avant de m’éloigner d’un pas trainant.
Il ne me restait donc plus rien de mes rêves d’enfants.
Lol! Merci Lyselotte pour ta vision Positive! XD
· Il y a presque 12 ans ·Alinoë
Mais non !! chaque mouton blanc va donner naissance à des agnelets qui eux-même...qui eux-même...tout n'est que recommencement...
· Il y a presque 12 ans ·lyselotte
Merci à tous pour vos commentaire! XD je ne sais que dire...
· Il y a presque 12 ans ·Alinoë
C'est très joli, très tendre, comme évocation.
· Il y a presque 12 ans ·Mais les rêves d'enfants ne sont pas morts, au contraire puisque tu les as toujours en tête !
wen
c'est toujours un beau texte... faudra juste changer le premier moutons que tu as écris montons et déboussolés (sans e entre "é" et "s")
· Il y a presque 12 ans ·Christine
Qui n'a pas soufflé sur ces petites graines pour le plaisir de les voir s'envoler ! Elles sont tenaces et poussent même sur ma terrasse...
· Il y a presque 12 ans ·De belles pensées emplis de poésie. Bravo Alinoë
nilo
Merci à tous pour vos commentaires! XD c'est une pensée qui me tourne en tête depuis un moment. Heureuse qu'elle vous plaise! Merci pour votre passage entre mes lignes! Au plaisir de vous lire!
· Il y a presque 12 ans ·Alinoë
cool et original
· Il y a presque 12 ans ·psycose
Nos rêves d'enfants sont forcément quelque part, dans nos coeurs. Comment les retrouver?
· Il y a presque 12 ans ·Pascal Bléval
ah les rêves d'enfants...
· Il y a presque 12 ans ·jolis souvenirs !
Sweety
J'ai souri puis j'ai réalisé aussi...Merci!très jolie .
· Il y a presque 12 ans ·lysettelea
Merci! Histoire vraie! XD
· Il y a presque 12 ans ·Alinoë
Sublimement poétique! Bravo!
· Il y a presque 12 ans ·Frédéric Cogno