REGARDEZ MOI!

Regardez-moi.

S’il vous plait regardez moi!

Putain de merde REGARDEZ MOI!

Pourquoi détournez vous les yeux?

Suis-je si horrible que vous ne pouvez supporter ma vue?

Qu’est-ce qui vous dérange chez moi?

Mon allure, ma forme, ma condition, ma couleur, mon sexe?

Je ne dirais pas ma religion car contrairement ce que l’on peut penser ce n’est pas écrit sur mon front.

ALORS QUOI?

Suis-je devenue si transparente que même une ombre ne s’accroche a mes pieds?

Ou si petite que vos yeux n’arrivent plus a me distinguer?

Ou si insignifiante que je ne vaux pas l’effort que cela vous coute?

Je ne demande pas la lune, mais juste un regard, un vrai, d’un être humain a un autre être humain.

Pas ce regard de biais, comme si vous jetiez un os a votre chien pour qu’il vous foute la paix.

Vous ne comprenez pas que j’ai mal, mal a en crever de votre ignorance.

Vous voyez juste la, au milieu de ma poitrine, sous ma main, il devrait y avoir un cœur qui bat. Avec ses hauts et ses bas, parfois intensément ou frénétiquement, calmement ou sporadiquement. Mais la il me fait mal, chaque battement est une souffrance, une agonie.

Je voudrais l’arracher de sa cage, le libérer de la douleur. Mais je n’ai pas la clé de sa liberté.

Je suis a genou, implorant un geste d’humanité.

Un regard qui prouverait mon existence.

Même un regard de haine, ca irait, car si vous me détestez, c’est la preuve que je suis vivante.

Mais vous tournez la tête, vous fermez vos yeux et votre cœur a mon appel.

Vous ne m’offrez que votre indifférence, votre ignorance, le silence de votre regard.

Je voudrais pleurer, pour laisser une trace, même éphémère, sur le bitume. Mais j’ai trop versé de larmes sur ma solitude.

Regardez moi, s’il vous plait.

Regardez moi avant que je ne disparaisse pour de vrai.

Peut être que morte vous me verrez enfin?

Non je ne serai que la preuve de votre égoïsme et vous continuerez de passer a cote de moi sans me voir.

Je vais, alors, me laisser disséminer par le vent. Les parcelles de mon être deviendront cendre.

Avec un peu de chance je m’envolerai vers le ciel.

Et les quelques larmes que j’avais en réserve, serviront a faire fleurir un arc-en-ciel.

Peut être que la vous me verrez enfin.