Rosée matinale

Louve

Quand l'imagination s'envole ...


Faut-il que je tende mes lèvres
Pour boire cette rosée matinale ...
J'ai ouvert ma fenêtre
Je la bois goulûment
Je sens cet humus
Qui monte de la terre
Je sens cette vie en toi
S'éveiller sous ma caresse
Me suivre dans mes délires
Aspirer avec moi
L'éveil de la nature

Faut-il que je tende les mains
Pour cueillir cette tige qui s'offre ...
J'ai ouvert mes paumes
Afin qu'elle s'y blottisse
Et je sens son cœur battre
Sa corolle s'ouvrir
Rayonner son carmin
Entre mes dents, s'abandonner
Et juste je l'effleure
Pour ne pas la flétrir
Et qu'elle vive en ma bouche

Faut-il que je la promène
Jusqu'au creux de mes seins
Qu'elle s'enivre de mes parfums
Comme moi des siens
Qu'elle goûte à ma peau
Comme moi son pétale
Si doux, sans épines
Je sens ce désir en toi
S'ériger à présent
Je la tiens sous ma coupe
Fleur qui s'épanouit
Au vallon de mes reins

Faut-il que la nature nous ensorcelle
Nous baigne de sa vague
Qui soudain, en nous, déferle
Nous emporte avec elle
Juste une houle
Un tsunami
Le ciel noircit d'un coup
L'orage se déchaîne
Fureur des éléments
Tornade qui nous brasse
Nous emporte en son cœur

Faut-il pour cela
Que je tende mes lèvres
En une supplique
Pour boire ta rosée du matin ...

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