Un dieu invisible

Au bout de tes doigts
Déjà sa chair s'enflamme
Et t'appelle
Et l'oiselle s'incline
Devant leur douce
Et mystérieuse musique

Plus tard
Tu quémanderas des jeux
Des jeux osés
Qu'elle ne saurait refuser
Qu'elle ne voudrait refuser

Dis-lui donc tout
Tout, au creux de l'oreille innocente
Viens assaillir
Déflorer sa pudeur
Vois comme elle frémit déjà
Et se tend tout entière
En faim de toi
Enfin de toi

Eros
Dieu immortel
Que tes envies la surprennent
Au creux de la couche vierge
A la rendre soudainement folle

Que les mots chuchotés
De ta bouche gourmande
Cherchent et dévoilent
Ses secrets encore balbutiants
Et que là
Sur tout son ventre offert
Ton souffle la  brûle enfin !

Fais-la tienne
Ensorcelle ses nuits
Comme les mortels
N'y parviendront jamais
Fais-la diablesse
Souffle-lui tes désirs
Et ses hanches
Malgré ses craintes
Suivront le mouvement

Va-vite
Apaiser ses sens
Et enflammer son cœur
Tes flèches
De l'éther
La cloueront au pilori
De ses envies enfin révélées

N'arrête-pas
D'être le dieu
Auquel elle aimera
A jamais se donner
Lorsque le jour s'enfuira...

Fais-la rêver
Mais ne la fais pas trop souffrir
Sur l'autel des sentiments...